
« Le Salon international de l’agriculture est d’autant plus utile pour nous que les citoyens sont de plus en plus éloignés du monde agricole. Il permet au moins de prouver que, derrière l’assiette garnie du consommateur, il y a des producteurs qui travaillent dur. Malheureusement, il ne reflète pas du tout la réalité. Les agriculteurs et toutes les organisations cherchent à promouvoir une agriculture respectueuse de l’environnement et soucieuse de la qualité des produits. Mais ils ne mettent pas assez en avant les problèmes qui, eux, persistent une fois les portes du salon refermées.
Durant ce type d’évènement, la profession agricole ne parle pas suffisamment, et c’est regrettable, de ses difficultés. Chaque année pourtant, le président de la République ainsi qu’une batterie de ministres et d’élus y défilent.
Finalement, à part entretenir le copinage de la cogestion, à quoi sert cette belle vitrine ? Les Etats généraux de l’agriculture, orchestrés par la Fnsea la veille de l’ouverture du salon, en ont été la preuve. Les syndicats minoritaires mais représentatifs n’y ont pas été conviés. Le gouvernement, qui avait pourtant si bien défendu le pluralisme syndical par le passé, ne s’est pas gêné pour y envoyer plusieurs de ses ministres.
En attendant, les citoyens ne savent pas que beaucoup d’agriculteurs se trouvent dans une situation critique, ni que le nombre de suicides augmente dans les campagnes.
En viande bovine par exemple, la réforme de la Pac va être fatale à de nombreuses exploitations. Face à la catastrophe annoncée, seule la Coordination rurale s’est mobilisée pour l’avenir de la filière. »