Le drone doit mesurer l'apport d'azote nécessaire aux agriculteurs pour améliorer leurs rendements, et leur permettre d'aider à limiter leur utilisation d'intrants.
Les élus de la Chambre ont décidé fin 2013 d'acquérir un drone avec un objectif, a expliqué Daniel Roguet, le président, à un parterre de journalistes : « Produire plus, produire mieux ». L'investissement est important : 35.000 euros pour une petite aile ultra-légère et le matériel informatique nécessaire au fonctionnement. L'expérimentation en cours dans quelque 3.000 hectares de champs samariens doit se terminer mi-mai avant une commercialisation du service à l'automne.
Financée par l'Agence de l'Eau Artois-Picardie, elle a lieu sur les bassins de captage d'eau du département. Les techniciens de la Chambre d'agriculture envoient le drone survoler à 150 mètres d'altitude des parcelles agricoles déterminées à l'aide de points Gps. L'appareil prend alors de multiples photos pour déterminer le plus précisément possible quel apport d'azote les cultures ont déjà reçu. Le blé par exemple, a besoin en théorie de 180 kilos d'azote par hectare, pour un rendement idéal.
« On fait trois à quatre apports d'azote. Là on joue sur le dernier apport pour lequel on a gardé 40 unités à peu près à la fin », explique Pierre Robitaille, maire de Caulières (Somme) où se déroulait la démonstration mardi matin. Agriculteur et regroupé en Gaec avec trois autres associés, il cultive 300 hectares. Des cartes tirées des données relevées par le drone permettent de voir quelle dose d'azote doit encore être ajoutée à l'intérieur de chaque parcelle à l'aide d'un indice de nutrition azotée. « Un pixel, c'est 30 centimètres par 30 centimètres », précise Thibaud Leroy, conseiller agricole. « On peut réguler au sein-même de la parcelle ».
« Le drone se révèle plus précis que les mesures par satellite, qui existent déjà. Il est aussi plus flexible d'utilisation (à la demande) et moins sensible à la météo. » L'utilisation revient à environ 10 à 15 euros par hectare pour l'agriculteur. La Chambre ambitionne d'acquérir l'an prochain un drone-hélicoptère, qui permet de voler plus bas (entre 1 et 5 mètres) et surtout de s'arrêter à un endroit précis. Une telle utilisation permettrait d'étendre l'usage du drone à des fonctions de détection de maladies ou de désherbage.