Performance et transmission des exploitations : les enjeux du pacte de la Fnpl

Performance et transmission des exploitations : les enjeux du pacte de la Fnpl

Thierry Roquefeuil, président de la Fnpl.
Thierry Roquefeuil, président de la Fnpl. (©Terre-net Média)

A la Fédération nationale des producteurs laitiers (Fnpl), la période est propice pour envisager avec sérénité l’après 2015 sans quota. Les derniers arbitrages de Stéphane Le Foll, ministre de l’Agriculture, sur la mise en œuvre de la Pac ont réduit pour 2015/2020, à 100 millions d’euros par an, la baisse des aides dont bénéficiaient encore les éleveurs laitiers en 2013. Par ailleurs, les prix du lait sont élevés et la collecte est supérieure à celle de l’an dernier à la même époque. Les conditions économiques sont donc favorables pour relancer l’investissement dans les exploitations laitières et pour se doter d’outils de gestion des crises de surproduction afin d'éviter la baisse du prix du lait

Pour maintenir la production laitière sur l’ensemble du territoire national et faire profiter à tous les éleveurs de l’embellie conjoncturelle et de la fin des quotas, Thierry Roquefeuil, président de la Fnpl, leur propose l’élaboration d’un pacte pour les « aider à concrétiser leurs projets et à moderniser leurs fermes ». Dans les prochaines semaines, son élaboration associera l’ensemble des acteurs en amont et aval de la filière laitière (grande distribution comprise) représentés au sein des bassins de production. Les régions et l’Etat seront évidemment de la partie. Et c’est à partir des revendications synthétisées que sera négocié et scellé, fin novembre, le pacte pour 2015/2020. Il comprendra des engagements des collectivités locales, de l’Etat et des acteurs de la filière pour inciter les éleveurs à moderniser leur exploitation et à financer leur agrandissement.

Conclusion du Pacte fin novembre

Entre la baisse des aides, la libéralisation de la production de lait et la cessation d’activité de nombreux éleveurs en âge de prendre leur retraite, la Fnpl s’attend à une grande réorganisation de la production laitière avec des fermes plus importantes où des salariés remplaceront les éleveurs sur le départ.

« Il faut donner aux producteurs l’envie d’investir », sinon la France, deuxième producteur européen de lait, déclinera. « 2 % de lait produit en plus, ce sont 20.000 emplois créés au niveau national pour l’ensemble de la filière » affirme la Fnpl.

Les polyculteurs-éleveurs sont nombreux à envisager l’arrêt de la production de lait sur leur exploitation s'ils ne sont pas incités financièrement et réglementairement à produire plus ou à reprendre un élevage. Outre la question des prix, ce sont les conditions de travail qui sont déterminantes dans la poursuite de l’activité laitière.

C'est fin novembre que Thierry Roquefeuil pense conclure le pacte en présence du ministre de l’Agriculture, Stéphane Le Foll. Il s’articulera bien sûr avec les mesures du plan de compétitivité présenté le 3 juin dernier mais il en comprendra aussi des nouvelles, spécifiques à la filière laitière. Par exemple, des engagements du gouvernement pour faciliter la transmission des fermes et la transformation facile d’Earl laitière en Gaec entre époux avec, en jeu, la majoration des aides des 52 premiers hectares et la règle de transparence appliquée à ces groupements. 

800 millions d’investissements par an

Les banques agricoles associées au pacte pourraient aussi proposer des prêts à des taux avantageux et les régions s’engager à prendre en compte la nécessité de soutenir à la fois la modernisation des bâtiments d’élevage et le renouvellement des matériels de traite. Des subventions spécifiques seraient réservées à chacun de ces types d’investissement.

La Fnpl évalue à 800 millions d’euros par an, le volume d’investissements nécessaires pour accompagner l’inévitable restructuration des élevages tout en leur conservant leur dimension familiale.

Préparer l’avenir, c’est aussi se doter d’outils de gestion des risques pour se prémunir d’une éventuelle crise de surproduction. C’est pourquoi Thierry Roquefeuil se réjouit de l’initiative prise par le ministre de l’Agriculture qui a envoyé un courrier à la Commission européenne en prélude au prochain Conseil européen des ministres de l’Agriculture des Vingt-huit. Le gouvernement français suggère l'instauration de différents dispositifs à utiliser en fonction de la gravité de la situation à surmonter (renforcement du rôle des organisations de producteurs, stockage ou paiements contracycliques par exemple).

Mais ce n’est pas seulement à l’échelle européenne que la gestion des risques doit être entreprise. En France, Thierry Roquefeuil entrevoit la nécessité de « créer un observatoire des volumes sur le modèle de l’observatoire des prix », écrit-il dans un courrier adressé aux membres du conseil d’administration de la Fnpl et des présidents des Fédérations adhérentes.

Après 2015, il n’est pas question de donner aux collecteurs les moyens de gérer eux-mêmes la production de lait comme l’ont fait les éleveurs il y a 30 ans lorsqu’ils s’opposaient à la mise en place des quotas en 1984. Sans une volonté réelle d’organiser la production de lait, il est exclu d’envisager une intervention efficace de la Commission européenne, selon la Fnpl.

 

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