
« C’est une année record en colza » se réjouit Alexandre Villain de la Sarl Agri-précision à Varaize en Charente-Maritime. « C’est la première fois que je réalise 47.87 q/ha de rendement, habituellement, je tourne entre 35 et 40 q ».

C’est en avril dernier que nous avions interrogé cet agriculteur sur la modulation de ses apports d’azote. Il expliquait moduler, depuis maintenant deux ans, sa fertilisation azotée en colza grâce à des cartes établies à partir de photographies parcellaires prises par un drone de la société Airinov. Trois mois plus tard, il constate de très forts rendements. Cependant, il ne les associe pas uniquement à l’utilisation de la modulation intraparcellaire de l’engrais azoté.
Avec un objectif initial de rendement à 40 q/ha en colza, Alexandre Villain a réalisé trois apports d’azote en février pour une fertilisation de 221 unités (cf. Itinéraire technique). Seuls les deux derniers apports ont été modulés en fonction des besoins des cultures.
C'est mieux qu'en février
« Toute la parcelle (celle de la carte de rendement, ci-dessus) n’est pas homogène, mais c’est mieux qu’en février » commente-t-il avec la carte de rendement sous les yeux. « Ça estompe un peu les retards si je la compare à la carte de modulation de février (en dessous). Les zones où les besoins en azote étaient plus importants sont majoritairement dans la moyenne de rendement aujourd’hui. Mais la modulation intraparcellaire de la fertilisation ne comble pas tous les problèmes qui peuvent se présenter au cours de la saison (implantation de la culture, problèmes végétatifs, exposition au soleil, gelées localisées, etc.). »
La récolte des colzas s’est terminée le 3 juillet dernier. Aucun incident n’est venu perturber leur croissance durant le printemps. « Dire que ces rendements exceptionnels sont uniquement liés à la modulation serait mentir. Et dans le sens inverse, je suis incapable d'affirmer si, sans modulation, j’aurais obtenu les mêmes rendements. »
Conditions printanières au top
C’est une excellente année. Alexandre Villain le sait et relativise : « C’est un tout. C’est la conjugaison de nombreux facteurs qui fait que les rendements sont si forts. La floraison a été très bonne avec du vent et beaucoup d’abeilles. Elle a duré entre deux et trois semaines. Et nous avons eu une pluviométrie bien répartie sur tout le printemps. Je pense aussi qu’il y a un effet compost. Avant les semis, j’ai apporté 3 tonnes/ha de compost de fientes de poule (environ 75 u de phosphore, 40 u de potasse et 25 u d’azote). Ça a dû aider au rendement. Sans parler du fait que nous semons plus tardivement (autour du 20/09) depuis quelques années, ça doit limiter les dégâts occasionnés par les altises ».
Itinéraire technique
La barre des 100 quintaux
L’année prochaine, Alexandre Villain prévoit de réaliser des bandes témoins afin d'évaluer avec plus de précision les effets de la modulation. En attendant, il attaque les blés. Les rendement sont aussi excellents pour l’instant.
Il vient de franchir pour la première fois la barre des 100 quintaux sur l’une de ses parcelles (PS entre 75 et 77 et plus de 11 % de protéines)… et sans modulation, quand d’habitude sa moyenne quinquennale tourne autour de 78.