Chaque année, en août, le cabinet d'études et de conseil ProFarmer organise un voyage d'une semaine sur les routes du Midwest pour observer, prélever et évaluer l'état des récoltes de maïs et de soja, emportant dans ses bagages nombre d'analystes et de journalistes. Leurs clichés, annotations, estimations sont largement relayés depuis lundi et jusqu'à présent, les retours font dans l'ensemble « état de très bonnes récoltes », a souligné Jack Scoville de Price Futures Group. Cela n'affecte pas spécialement le maïs selon lui car « on sait que la production de la céréale devrait atteindre un niveau record et les prix, intégrant cette donnée, ont déjà nettement chuté », a-t-il expliqué.
Les cours du soja en revanche « ont encore de la marge vers le bas », a-t-il ajouté. Le très faible niveau des stocks de l'oléagineux aux Etats-Unis avait en effet fait grimper les prix à des niveaux élevés en mai, avant que l'anticipation d'une récolte abondante cette année ne les fasse redescendre. Le marché du soja, dont la maturation dépend beaucoup du temps en août, reste de plus sous la pression de prévisions météorologiques propices à la maturation des plants.
Selon un rapport hebdomadaire du ministère américain de l'Agriculture (Usda) publié lundi après la clôture, la qualité de la récolte de soja a d'ailleurs progressé d'un point la semaine dernière dans le pays, quelque 71 % de la production étant désormais considérée comme bonne à excellente. La qualité du maïs s'est en revanche détériorée d'un point, 72 % de la récolte tombant dans la catégorie bon à excellent, notamment en raison d'un manque d'humidité dans quelques zones de la Cornbelt. Cela reste toutefois « les meilleurs chiffres depuis 2004 » à cette période de l'année, souligne Bennett Meier de Morgan Stanley.
Du côté du blé, les cours ont profité de la confirmation par les autorités ukrainiennes d'un impact certain du conflit qui se déroule dans l'est du pays sur la production de blé, a indiqué Jack Scoville : la récolte devrait être inférieure de 15 % dans les zones entourant Donetsk et Lougansk, où les combats avec les rebelles pro-russes sont les plus intenses. « Comme c'est un pays largement exportateur, s'ils ont moins de blé à vendre sur le marché mondial, c'est toujours bon pour le blé américain », a relevé le spécialiste.
Le boisseau de maïs (environ 25 kg) pour livraison en décembre, le plus échangé actuellement sur le marché, a terminé mardi à 3,7225 dollars contre 3,7150 dollars à la clôture lundi. Le boisseau de blé pour livraison en septembre s'est établi à 5,4600 dollars contre 5,4250 dollars la veille. Le boisseau de soja pour livraison en novembre, le plus coté, a clôturé à 10,5275 dollars contre 10,5775 dollars lundi.
