Le Copa-Cogeca, qui représente les syndicats agricoles européens dont la Fnsea, « a aujourd'hui intensifié ses appels à une aide supplémentaire pour le secteur agricole européen en réponse à l'embargo imposé par la Russie aux exportations agricoles provenant de l'UE, avertissant que les sources de revenu des producteurs sont menacées et que les prix sont au plus bas.
Les agriculteurs polonais descendent aujourd'hui dans la rue à Bruxelles pour appeler à un soutien additionnel.
Le Copa-Cogeca se réjouit des mesures prises par la Commission pour venir en aide au secteur européen des fruits et légumes, mais avec des prix au producteur ayant baissé de 50 % dans certains cas, le soutien prévu ne suffira pas. D'autres secteurs touchés par l'embargo, tels que le secteur laitier, auront eux aussi besoin d'aide.
Pekka Pesonen, secrétaire général du Copa-Cogeca, a mis en garde : "Quelque 10 % de nos exportations sont envoyés en Russie, pour une valeur de 11 milliards d’euros annuellement, et le soutien alloué à ce jour est loin d'être suffisant pour indemniser les producteurs de fruits et légumes suite aux effets de l'embargo. Une aide supplémentaire sera indispensable pour empêcher le marché de devenir incontrôlable, ce qui aurait pour conséquence de nouveaux dégâts pour l'économie. J'offre toute ma sympathie aux producteurs polonais de fruits et légumes qui manifestent ce jour à Bruxelles. Cela fait suite à une manifestation organisée par les agriculteurs et les coopératives agricoles d’Espagne durant le week-end. L'embargo a un impact très négatif sur de nombreux pays d'Europe. Les agriculteurs et leurs coopératives sont déjà confrontés à d'importants défis tels que les mauvaises conditions météorologiques et cette interdiction était vraiment la dernière chose dont ils avaient besoin. Le conflit n'est nullement notre faute et pourtant c'est notre secteur qui en souffre le plus".
Le Copa-Cogeca appelle à la mise en œuvre de mesures extraordinaires de gestion du marché si celui-ci le justifie, comme un versement anticipé des paiements directs, l'intensification des campagnes de promotion afin de stimuler la demande et la recherche de nouveaux débouchés pour les produits comme ceux de la Chine et du Moyen-Orient.
Les premières estimations montrent que les dommages dépasseront les 400 millions d'euros prévus dans le fonds de crise de la Pac. Le soutien ne devrait donc pas être uniquement financé par le budget de la Pac, mais également par d'autres fonds.
Les présidents du Copa et de la Cogeca, ainsi que les présidents des organisations nationales d'agriculteurs et de coopératives de toute l'Europe, se rassembleront à Bruxelles la semaine prochaine afin d'examiner l'ampleur des dégâts et de débattre des actions nécessaires. Cette rencontre se tiendra la veille de la réunion des ministres du 5 septembre. Nous invitons également la Commission et les États membres à offrir leur aide au secteur laitier, qui dans certains pays a subi une forte baisse des prix, à l'occasion de leur réunion de jeudi consacrée à cette situation. »
