Depuis plus d’un mois, l’embargo russe sur les produits agricoles périssables et ses conséquences économiques s’est imposé comme le sujet de rentrée de l’ensemble des organisations syndicales et professionnelles mais aussi des instances gouvernementales et européennes.
Au Space, qui s’ouvrira le 16 septembre prochain, c’est l’ensemble des productions présentées durant quatre jours qui sont touchées de près ou de loin par cet embargo russe décrété le 7 août dernier.
Attendu dès l’ouverture du salon, Stéphane Le Foll, ministre de l’Agriculture, doit s’attendre à être sollicité sur ce sujet. La loi d’avenir de l’agriculture qui scelle son action depuis plus de deux ans et qui vient d'être votée, sera reléguée au second plan. En revanche, les conséquences économiques de l’embargo mettront à l’épreuve la nouvelle Pac et ses outils d’intervention et de régulation maintenus de justesse.
L’embargo russe déséquilibre déjà les marchés agricoles non seulement en matière de prix mais aussi en termes de débouchés. Et les aides Pac en baisse ne pourront plus, dans de nombreuses situations, remplir leur fonction d’amortisseur pour limiter une baisse trop importante des revenus des agriculteurs.
Economie mondiale destabilisée
Thierry Pouch, responsable du service des études à l’Apca à Paris et chercheur associé au laboratoire Regards de l’Université de Reims Champagne Ardenne écrit dans une tribune parue dans affaires-strategiques.info : « l’évolution géopolitique de l’Ukraine, la fragilité du récent cessez-le-feu, la réunion des ministres de l’Agriculture à Bruxelles le 5 septembre dernier afin d’adopter une réponse économique appropriée à l’embargo décidé par Moscou, constituent des indicateurs supplémentaires de l’instabilité dans laquelle se trouve plongée l’économie mondiale ».
