6 questions sur le projet

Pourquoi un tel barrage ?

A Lisle-sur-Tarn, près de Gaillac, le projet vise à créer une modeste retenue d'eau d'1,5 million de mètres cubes. Une digue doit être construite en travers du Tescou, un petit cours d'eau. La Chambre d'agriculture du Tarn juge l'ouvrage indispensable pour sécuriser l'irrigation et développer des cultures à haute valeur ajoutée (maraîchage, production de semences, etc).

Qui porte ce projet ?

Le conseil général du Tarn, présidé par le socialiste Thierry Carcenac, est maître d'ouvrage. La réalisation a été confiée à une entreprise de Tarbes qui, selon les experts mandatés par le gouvernement, a « joué depuis 25 ans un rôle central dans le portage de cette opération ». Pour défricher 34 hectares, le chantier a commencé en septembre, encadré par un grand nombre de gendarmes.

Quel est l'enjeu écologique ?

Les opposants ont tenté, en vain, d'empêcher la destruction de 13 hectares de « zones humides » (bois et prairies), « réservoir de biodiversité » qui abritait 94 espèces protégées (libellules, grenouilles, chauve-souris, etc.). Les experts mandatés par le gouvernement en octobre ont cependant conclu que le niveau d'intérêt de cette zone humide était « départemental et nullement exceptionnel ».

Quels sont les arguments des opposants ?

Présentant le projet comme « un non sens » voire « une stupidité », ils contestent son « coût environnemental et financier très élevé » (8,4 millions d'euros d'investissement et 300.000 euros annuels pour le fonctionnement). Ils font valoir que la retenue d'eau ne bénéficiera qu'à un faible nombre d'agriculteurs (19 selon eux, 40 selon les experts et 81 selon le département). Dès septembre, les députés européens José Bové (Europe Ecologie-Les Verts) et Jean-Luc Mélenchon (Front de gauche) et une cinquantaine d'élus locaux ou régionaux demandaient « l'arrêt immédiat » du chantier.

Quelle forme a pris l'opposition ?

Grèves de la faim, occupation des bois, cabanes dans les arbres : la contestation a pris toutes les formes. Des associations de défense de l'environnement ont contesté devant la justice le projet, reconnu d'« utilité publique » et autorisé par arrêtés. Puis des militants venus d'ailleurs ont rejoint « la lutte », dont des « anars » et des opposants au projet d'aéroport nantais de Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique) qui ont lancé la « Zone à défendre (Zad) du Sud-Ouest ». Certains ont reconnu être là pour harceler les forces de l'ordre.

Que concluent les experts mandatés par Ségolène Royal ?

Dans leur rapport publié lundi, ils jugent le projet surdimensionné et regrettent que le choix d'un barrage en travers de la vallée ait été privilégié « sans réelle analyse des solutions alternatives possibles ». Evoquant un « coût d'investissement élevé », ils évoquent aussi « un risque financier important » si le dossier est maintenu en l'état. 

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