Selon les projections du ministère américain de l'Agriculture (USDA) dans son rapport mensuel publié lundi, la production américaine de maïs atteindrait un peu moins de 366 millions de tonnes (Mt) pour la campagne 2014/2015, soit près de deux millions de tonnes de moins que les estimations précédentes.
« Même s'il y a eu des retards dans les récoltes, ce n'était pas attendu », a commenté auprès de l'AFP Alexis Poullain du cabinet Agritel, reflétant la relative surprise des analystes.
Le ministère américain s'est basé sur des estimations de rendement « plus conservatrices », mais « les stocks restent énormes », analyse Damien Vercambre de la société Inter-Courtages.
Au niveau mondial, les estimations du stock de maïs au terme de la campagne 2014/2015 sont d'ailleurs revues en hausse de 1,6 Mt, à 191,5 millions de tonnes, car la baisse aux Etats-Unis devrait être « éclipsée » par une hausse de la production dans d'autres pays, explique l'USDA.
L'Union européenne, l'Ukraine et le Mexique devraient ainsi récolter plus de maïs que prévu jusqu'ici.
Le rapport revoit aussi légèrement à la baisse la production mondiale de blé (-1,3 Mt), principalement en raison d'une « sécheresse persistante » en Australie, qui éclipse en partie la hausse prévue pour l'Union européenne (+1,4 Mt).
L'USDA estime aussi que la consommation mondiale de blé pourrait reculer légèrement sur l'ensemble de la campagne 2014/2015, en raison de la modification par l'Egypte, 1er importateur mondial, de son programme de subventions des achats de blé.
« L'augmentation de la production européenne et la baisse du potentiel d'importation de l'Afrique du Nord, notre premier client, n'est pas une très bonne nouvelle », souligne Alexis Poullain.
La production mondiale d'oléagineux est elle revue en hausse de 500.000 tonnes, à 529 millions de tonnes, grâce à de plus fortes estimations de production de graines de soja (aux Etats-Unis) et de colza (en Europe).
Mais il faudra « surveiller la météo sud-américaine pour voir si le Brésil et l'Argentine atteindront effectivement la production prévue », souligne M. Vercambre, le soja n'en étant qu'au stade des semis dans l'hémisphère Sud.
