« Les courtiers surveillent de très près le temps dans les pays de l'ex-Union soviétique, où les températures glaciales pourraient affecter la production », explique Jason Roose de US Commodities. Aux Etats-Unis, les inquiétudes sur la qualité du blé d'hiver persistent après la vague de froid qui s'était abattue dans le centre du pays mi-novembre. En Australie, c'est la sécheresse qui incite les observateurs à réviser leur estimation de production à la baisse. « La perspective d'une offre moins importante que prévu sur le marché mondial fait monter les cours du blé, qui entraînent dans leur sillage le reste des produits agricoles », selon Jason Roose.
Les cours du maïs, et dans un premier temps du soja, ont aussi été soutenus par une demande qui reste solide, comme signalé par un rapport hebdomadaire du ministère américain de l'Agriculture publié vendredi. Selon ce document, les ventes de soja à l'étranger au cours de la semaine achevée au 20 novembre ont notamment atteint 1,5 million de tonnes, dépassant ainsi largement les attentes du marché. Malgré ce bon chiffre, les cours de l'oléagineux ont toutefois piqué du nez en cours de séance vendredi, minés selon les experts d'Allendale par des éléments exogènes : la hausse du dollar, qui rend plus cher la vente de produits américains à l'étranger, et le plongeon des prix du brut après la décision de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) de laisser inchangé leur quota de production à 30 millions de barils par jour.
Les cours du maïs ont peu pâti de la chute de l'or noir
« Les cours du soja ont beaucoup grimpé ces derniers temps. Alors que les investisseurs consolidaient leurs positions en ce dernier jour du mois, ce sont de bonnes excuses pour sortir du marché », estimaient-ils. Le maïs de son côté s'est aussi bien vendu la semaine dernière, avec près d'un million de tonnes commandées. Et les perspectives de commercialisation de la céréale aux Etats-Unis ont été un peu plus amplifiées après l'annonce d'une « production record d'éthanol de 982.000 barils par jour la semaine dernière, une hausse de 6% par rapport à la même période l'an dernier », remarque Paul Georgy d'Allendale. Les cours du maïs ont en revanche peu pâti de la chute des prix de l'or noir. Selon les experts de la Société Générale, un mouvement des cours du brut de l'ordre de 1%, qui influe sur les prix de l'essence, des pesticides ou du transport, se traduit pourtant sur les cours du maïs par un mouvement dans la même direction de l'ordre de 0,20%.
Le boisseau de maïs (environ 25 kg) pour livraison en mars, le plus échangé désormais sur le marché, a terminé vendredi à 3,8875 dollars contre 3,8525 dollars vendredi dernier (+0,91%). Le boisseau de blé pour la même échéance, le contrat le plus actif en ce moment, s'est établi à 5,7850 dollars contre 5,5350 dollars en fin de semaine dernière (+4,51%). Le boisseau de soja pour livraison en janvier, le contrat le plus échangé, a clôturé à 10,1600 dollars contre 10,3900 dollars il y a une semaine (-2,21%).