« Le marché respire avant de repartir à la baisse, probablement. C'est simplement la peur de l'hiver », a expliqué à l'AFP un analyste basé à Genève. « La vague de froid entraîne des difficultés de logistique sur une grande moitié nord des Etats-Unis et on enregistre une hausse de la consommation chez les éleveurs, les animaux consommant plus dans ces conditions hivernales », ajoute le cabinet Agritel dans une note.
De plus, « les bas niveaux de prix actuels suscitent des intérêts acheteurs de la part de l'ensemble des industriels », souligne Agritel. L'Algérie a ainsi acheté entre 500 et 600.000 tonnes de blé, probablement français selon les analystes. L'organisme public qui effectue les appels d'offres ne divulgue pas les résultats. Pour savoir à qui a été acheté le blé, courtiers et analystes procèdent donc par recoupements auprès des chargeurs (qui chargent le blé dans les bateaux, ndlr). De même, l'Irak a fait l'acquisition de 350.000 tonnes de blé en provenance d'Australie, des Etats-Unis et du Canada. Et l'Arabie saoudite a lancé un appel d'offres portant sur plus de 600.000 tonnes de blé, dont le résultat devrait être connu lundi, selon Damien Vercambre de la société Inter-courtage. Ce pays a décidé il y a quelques années de cesser de produire du blé pour ne pas trop puiser dans ses faibles ressources d'eau. Ryad achète désormais davantage de blé tendre, ce qui pourrait bénéficier aux exportations françaises, explique Damien Vercambre.
Ce rebond du blé devrait toutefois être de courte durée, en raison d'une offre mondiale abondante. « On peut se stabiliser à ce prix-là, mais en aucun cas on ne retournera au-dessus des 200 euros, à moins d'un "winterkill" (coup de gel, ndlr) », assure le courtier.
Sur Euronext, vers 13h (12h GMT), le blé gagnait 1,25 euro à 194,25 euros sur l'échéance de mars et 1,50 euro sur l'échéance de mai à 191,50 euros, dans un volume d'environ 8.500 lots échangés. Le maïs gagnait 1,25 euro sur l'échéance de mars à 173,75 euros, dans un volume d'environ 500 lots échangés. En France, sur le marché de gré à gré, les céréales étaient également en hausse.