Cette journée a pour objectif « de redonner des perspectives » à l'agriculture française et de dire à François Hollande : « La filière est prête à suivre sur le pacte de responsabilité mais nous avons quelques conditions », explique à l'AFP le président du principal syndicat agricole du pays, Xavier Beulin.
Les professionnels souhaitent que le gouvernement leur apporte des réponses sur trois thèmes : la lourdeur de la réglementation et la simplification administrative, la modernisation des exploitations et des usines agroalimentaires et le coût du travail en France et dans l'Europe.
Par exemple, pour créer une unité de méthanisation (production de gaz à partir de matières organiques ou déchets), il faut en moyenne trois ans d'instruction, un système qui pourrait être facilement simplifié, plaide Xavier Beulin.
Au moins quatre ministres ont déjà annoncé leur présence, selon Xavier Beulin : Stéphane Le Foll (Agriculture), Guillaume Garot (Agroalimentaire), Philippe Martin (Écologie) et Arnaud Montebourg (Redressement productif). Le ministre du Travail, Michel Sapin, pourrait s'ajouter à la liste, selon le syndicaliste, tandis que Jean-Marc Ayrault, que les agriculteurs attendaient, ne sera pas présent.
La filière veut faire son diagnostic et « voir comment elle peut agir » mais aussi interpeller le président François Hollande sur ses sujets de préoccupation, juste avant le salon de l'agriculture qu'il devrait à nouveau inaugurer cette année. « Le président va peut-être pouvoir redonner un souffle politique samedi » au premier jour du salon, espère Xavier Beulin.
Le 51e salon de l'agriculture va s'ouvrir Porte de Versailles à Paris le 22 février, dans un climat de « ras-le-bol » des agriculteurs qui ont manifesté à plusieurs reprises à l'automne dernier contre l'écotaxe - suspendue pour l'instant - et l'empilement de normes environnementales qui, disent-ils, les étranglent. L'application française de la future Politique agricole commune (PAC) pour les sept prochaines années est aussi loin d'avoir fait l'unanimité dans les milieux agricoles, les céréaliers notamment se sentant lésés. Outre la FNSEA, les Jeunes Agriculteurs, Coop de France, les Chambres d'agriculture et la CNMCCA sont parmi les organisateurs de ces États généraux.