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Si dans certaines régions, les inondations des champs sont coutumières, leur caractère exceptionnel met en lumière cette année la mauvaise gestion de l’eau sur les territoires. Car des sièges d’exploitations centenaires se sont retrouvés sous les flots !
Pour la Frsea de Bretagne, ces inondations révèlent en fait des problèmes occultés pendant des années : l’entretien des fossés et des ruisseaux défectueux, la construction insuffisante de retenues collinaires et la réglementation inadaptée de la police des eaux.
Ce 14 février, la journée d’action du syndicat est justement l’occasion de montrer l’inadaptation de la réglementation en vigueur sur la police de l’eau et l’entretien des cours d’eau.
Il n’est pas toujours facile de bien différencier un fossé d’un ruisseau. Or les premiers peuvent être entretenus par les agriculteurs, pas les seconds. Aussi, la Frsea Bretagne souhaite une clarification règlementaire sur ce sujet pour limiter les mesures répressives de la Police des eaux.
Des solutions seront aussi nécessaires pour que les agriculteurs aient davantage de moyens pour prévenir les crues et pour tirer profit des précipitations excessives en multipliant le nombre de réserves collinaires et de bassins de rétention. A ce jour, ils sont dépourvus de moyens pour prévenir et gérer les situations de crues et mais aussi de déficit d’eau.
A Saint-Brieuc de Mauron (Morbihan), le Gaec du Pont Ménard dirigé par Jeannnic et Emmanuel Menier, éleveurs laitiers (490.000 l de quota) et producteurs de légumes sur 160 ha est le cas d’école retenu par la Frsea pour montrer comment la bonne gestion de l’eau sécurise la production de fourrages et de légumes irrigués tout en contribuant à réguler le débit du ruisseau qui traverse leur exploitation. Les 35.000 m³ d’eau de leur réserve édifiée en 1995 sont autant d’eau qui n’a pas alimenté les crues des rivières en aval.
Mais les agriculteurs regrettent de ne pas avoir les moyens d’agir à leur niveau pour entretenir le ruisseau. Or de nombreux débordements s’expliquent par des fossés et des cours d’eau embourbés.
Et si leur réserve d’eau, bien intégrée dans le paysage, bénéficie à la collectivité les années excédentaires, ils déplorent, les années déficitaires, qu’ils ne puissent pas avoir un accès libre au ruisseau qui traverse leur exploitation pour prélever les quantités d’eau nécessaires pour réalimenter leur réserve.