La Confédération paysanne dénonce la passivité des pouvoirs publics

« Voici un produit fongicide pour les céréales interdit en France mais qu'on se procure très facilement dans la région de Figueras (Espagne) : le Maypon Flow, de la carbendazime, qui est un toxique dangereux pour l'environnement, qui peut provoquer des altérations génétiques héréditaires, altérer la fertilité etc. », a expliqué à l'AFP Jean Sabench, ancien apiculteur de 70 ans, présentant une facture à titre d'exemple.

Dans un communiqué distribué jeudi devant la préfecture à Toulouse, la Confédération paysanne s'alarme d'une « recrudescence » de l'utilisation des pesticides illégaux et exhorte les pouvoirs publics « à prendre enfin au sérieux ce scandale sanitaire et écologique ».

En 2010, des vendeurs de pesticides toxiques opérant dans le Sud-Ouest avaient été condamnés à de simples amendes de 500 à 5.000 euros, en appel, à Toulouse, a rappelé Jean Sabench, chargé du dossier pesticides à la Confédération paysanne.

Le syndicat montre du doigt la contradiction des pouvoirs publics qui communiquent continuellement sur l'urgence à réduire l'usage des produits phytosanitaires mais tolèrent, selon lui, le trafic de substances interdites et refusent de considérer les méthodes alternatives aux traitements chimiques obligatoires. Si les agriculteurs continuent d'utiliser massivement les pesticides, c'est « pour maintenir les rendements, dans une fuite en avant », alors que les prix de vente des aliments sont « compressés », a déclaré Emmanuel Auze, arboriculteur du Lot-et-Garonne.

Le Dr Pierre-Michel Perinaud, médecin généraliste à Limoges, était venu à Toulouse pour participer à cette dénonciation. Il est l'initiateur d'un appel de médecins pour une diminution des pesticides qui a recueilli, selon lui, 1.300 signatures. « Cela nous paraît inconcevable de laisser les agriculteurs seuls face au dilemme : "Je gagne ma croûte" ou "je risque ma santé" », a-t-il dit. Selon ce médecin, il faut non seulement dénoncer l'utilisation des produits interdits mais également durcir les règles actuelles car « la réglementation toxicologique en vigueur ne protège pas, sinon il n'y aurait pas autant de cas de maladies de Parkinson, de lymphomes, de cancers de la prostate ou de myélomes » chez les agriculteurs.

« Les agriculteurs sont plus victimes que coupables», a commenté un producteur de raisins de Moissac (Tarn-et-Garonne), Alain Moles, 63 ans, ex-arboriculteur, « toujours en activité mais handicapé par la maladie de Parkinson ».

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