150.000 vaches allaitantes en moins en 2020

150.000 vaches allaitantes en moins en 2020

La réforme de la Pac et la fin des quotas conduiront avant tout à un redéploiement des effectifs des troupeaux de bovins viande entre les exploitations agricoles et entre les régions. Une étude de l’Institut de l’élevage révélée lors de la deuxième édition du "Grande angle viande" organisée en décembre dernier révèle que « le cheptel continuera son érosion dans les prochaines années » mais les pertes d’effectifs seront modérées. En 2020, le troupeau de bovins viande comprendrait ainsi 3,91 millions de vaches allaitantes contre 4,06 millions en 2013 et 4,25 en 2000.

Aussi cette nouvelle baisse des effectifs se traduira par une reprise des abattages des vaches de réforme après un recul en 2013, les éleveurs ayant conservé davantage d’animaux pour être dotés de Pmtva supplémentaires à partir de 2014.  

Sinon, les 130.000 veaux sevrés en moins chaque année anticiperont les ventes en recul de broutards vers l’Italie. Ses éleveurs privilégieront l’origine péninsulaire des veaux à engraisser et porteraient leur préférence pour des animaux importés de Pologne et d’Allemagne. 

La diversité des systèmes d'élevage préservée

Mais le Maghreb et l’Espagne constitueront des débouchés à l’export plus importants d’ici 2020 avec 50.000 animaux vendus en plus par an. Ce qui ne sera cependant pas suffisant pour compenser les parts de marché italiennes perdues.

En France, le recul des effectifs de vaches allaitantes s’expliquerait en partie par l’abandon de leur élevage dans les exploitations qui ne détenaient jusqu’en 2013 que 3 ou 4 bêtes. Or cette année, elles ne sont plus éligibles aux Pmtva puisque le seuil est dorénavant de 10 vaches.

Et le sort serait le même pour une partie des 103.000 vaches détenues dans des exploitations de 3 à 7 vaches si leurs propriétaires n’étoffent pas leurs effectifs au dessus du seuil requis pour percevoir au moins 10 Pmtva.

Une partie des exploitations laitières mixtes qui s’était constituée un troupeau de vaches allaitantes pourrait par ailleurs privilégier l’agrandissement de leur troupeau laitier. Ces cas de figure seraient assez fréquents dans le grand Ouest. Toutefois, le manque de main d’œuvre disponible pour gérer un grand troupeau laitier limiterait les ambitions expansionnistes des éleveurs qui, par ailleurs, voient dans le maintien d’un troupeau allaitant, une diversification de leur revenu.

Des élevages plus extensifs

L’éloignement des différents sites des exploitations regroupées et la répartition des fonctions entre les associés sont aussi propices au maintien d’une certaine diversité des activités agricoles avec, entre autres, la conduite d’un troupeau de vaches allaitantes. Mais dans le Massif central, des conversions lait-viande compenseraient une partie des pertes de cheptel allaitant qui affecteraient d’autres exploitations agricoles. Et ce redéploiement ne sera pas suffisant pour compenser les baisses d’effectif estimées à 50.000 vaches allaitantes.

Enfin, le recul du nombre de vaches allaitantes pourra s’expliquer par une extension des exploitations d’élevage, les agrandissements ne conduisant pas à des reprises intégrales de troupeaux. La priorité serait même alors donnée aux conditions de travail et à la sécurité alimentaire en fourrages des exploitations.

Notons aussi que la dégressivité des aides Pmtva et leur plafonnement à 139 animaux rend moins intéressant l’agrandissement immodéré des troupeaux.  

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