Le développement du biodiesel a donné de nouvelles perspectives aux producteurs de colza. « Ce débouché est devenu le marché directeur pour la filière. » Michel Boucly, directeur général adjoint du groupe Sofiprotéol, à l’occasion d’un colloque organisé par DuPont, rappelle l’origine du développement de la culture en France « pour contrer les importations massives de protéines pour l’alimentation animale. Cependant, constitué de 60 % de protéines et de 40 % d’huile, la fourniture de protéines via les tourteaux de colza ne pouvait se faire sans la valorisation de l’huile par les biocarburants. »
Le colza a cette chance d’être source à la fois de protéines et à la fois d’huile. Selon Philippe Chalmin, économiste, « à l’avenir, le marché le plus déterminant sera celui des tourteaux. En contexte de croissance démographique annoncée au niveau mondial, augmenter les productions agricoles à débouché uniquement énergétique serait une absurdité alors qu’une culture à double vocation aura sa place. »
Michel Boucly annonce « des besoins en huile en hausse jusqu’à 2020, un ralentissement à horizon 2030, puis l’apparition d’un palier le temps que l’Afrique et l’Inde se réveillent ». La demande en protéines animales va continuer d’augmenter mais difficile de prévoir sur quelle durée. « Les trois quarts des Français disent vouloir réduire leur consommation de viande. Signe d’une deuxième transition alimentaire à l’œuvre dans les pays développés. Le substitut viendra des protéines végétales. La partie protéique du colza pourrait devenir la plus précieuse. » Dans ce sens, Sofiprotéol travaille à améliorer les qualités gustative et culinaire des protéines d’origine végétale.