« Le dollar est en baisse et le prix du pétrole est en hausse, c'est un soutien puissant pour le maïs et du coup pour le soja », a déclaré Dewey Strickler, chez Ag Watch Market Advisors. De fait, tout affaiblissement du dollar bénéficie aux acheteurs de matières premières munis d'autres devises, tandis que les cours du maïs et du soja, qui peuvent servir à produire des biocarburants, bénéficient de la hausse du cours du brut, particulièrement marquée mercredi à New York (+ 1,70 dollar). Quant au blé, « on dirait qu'il a touché ses sommets », a commenté M. Strickler. Il avait terminé la séance de lundi à 5,345 dollars le boisseau, au plus haut depuis le 17 février. En outre, a noté Jack Scoville chez Price Futures Group, « les prix américains sont encore plus élevés que ceux de la concurrence mondiale ».
Le ministre de l'Agriculture nigérian, Akinwumi Adesina, a d'ailleurs déclaré que, pour cette raison, le Nigeria envisage de se tourner vers le blé français, alors qu'il importe principalement cette céréale des Etats-Unis. « Si vous êtes moins chers, c'est bon pour nous : avec la baisse du cours du naira (la monnaie nigériane) vous avez l'avantage, d'autant que le Nigeria a toujours entretenu une excellente relation avec la France » a déclaré M. Adesina dans un entretien à l'AFP à Paris.
Un Rapport de l'Usda très attendu
M. Strickler a aussi souligné que la semaine était marquée par les tentatives des investisseurs pour se positionner correctement avant la publication très attendue, mardi, de rapports gouvernementaux portant l'un sur les semis et l'autre sur les réserves. La maison de courtage Allendale, qui a mené sa propre enquête auprès des agriculteurs, a noté que « les acres plantés en soja ne montrent pas de très grosses augmentations », avec une hausse de 2,218 millions (près de 898.000 hectares). Cependant, cela suffit à montrer que « le secteur a clairement rejeté l'estimation du ministère de l'Agriculture » faisant état d'un recul d'environ 200.000 acres, estimaient les analystes d'Allendale. Allendale prévoit par ailleurs des surfaces réduites pour le maïs (- 1,866 million d'acres ou environ - 755.000 hectares) et pour le blé (- 1,026 million d'acres ou environ - 415.000 hectares).
Le boisseau de maïs (environ 25 kg) pour livraison en mai, le plus échangé, a vu son cours s'établir à 3,9500 dollars, contre 3,9325 mardi. Le boisseau de blé pour mai, le plus actif, valait 5,1900 dollars, contre 5,2350 auparavant. Le boisseau de soja pour mai, lui aussi le plus vendu, coûtait 9,7875 dollars contre 9,8175 dollars mardi.
