« Même dans la région où la météo a été favorable aux cours cette semaine, le marché ne veut pas acheter de matières premières et reste inquiet à cause de la hausse de près de 3 % du dollar cette semaine, surtout face à l'euro et au yen », a commenté Mike Zuzolo chez Global Commodity Analytics and Consulting. En outre, l'arrivée de pluies dans les régions productrices de maïs et de blé dans le Midwest a amélioré les perspectives de rendement, pesant sur les cours, ce qui s'est répercuté sur le soja, culture de substitution du maïs. Cela a contribué à rapprocher encore le soja de ses niveaux les plus bas depuis près de six mois, vu que cette culture est confrontée à d'autres facteurs de baisse.
En effet, « la récolte brésilienne de soja touche à sa fin » et les gousses « commencent à être transportées vers les ports atlantiques pour l'exportation », a expliqué Bill Nelson, chez Doane Advisory Services. Il a fait état de prévisions de « quantités phénoménales de soja, des millions de tonnes prêtes à être exportées, pour beaucoup vers la Chine ». Le cours du soja restait en outre vendredi sous le coup d'un rapport hebdomadaire sur l'exportation paru jeudi, montrant que le marché chinois avait si bien pu s'approvisionner en Amérique latine que les commandes auprès des négociants américains ont été décalées du printemps 2015 à la récolte qui s'achèvera en mars 2016.
en maïs, des intentions de semis supérieures aux attentes
Pour le blé, alors que les cours avaient bénéficié la semaine précédente de la sécheresse dans la région productrice centrée sur le Kansas (centre), l'annonce de pluies, en particulier durant le week-end, a levé certaines inquiétudes sur le rendement. « Les cartes de prévisions météo annoncent de la pluie pour ce weekend, pluie dont les cultures ont besoin », a commenté Bill Nelson chez Doane Advisory Services. « Si cela se matérialise, on verra encore de la pression sur les cours lundi », a-t-il prédit. Quant au maïs, il est resté en baisse toute la semaine, souffrant toujours du rapport de la semaine précédente révélant à la fois des réserves importantes, et des intentions de semis supérieures aux attentes. « Beaucoup de maïs va être planté dans le sud, en Arkansas, au Mississippi, au Tennessee et même en Georgie », en plus des régions traditionnelles de l'Iowa et de l'Illinois (nord), a souligné M. Nelson.
Même si dans ces régions, la pluie a fait prendre du retard aux semis, cela n'a pas suffi à redresser les cours - mais cela pourrait n'être que provisoire. En effet, a souligné M.Zuzolo, « si à la fin avril, on voit que dans le sud, la région du delta du Mississippi, la vallée du Tennessee et celle de l'Ohio, les pluies se prolongent, les surfaces prévues pour le maïs pourraient basculer sur le soja, le mil, le sorgho ou d'autres cultures, et alors le marché devra en prendre compte dans les valorisations ». Le boisseau de maïs (environ 25 kg) pour livraison en mai, le plus échangé, a terminé la séance vendredi à 3,7700 dollars, en baisse de 2,46 % par rapport aux 3,8650 dollars de la clôture de vendredi dernier. Le boisseau de blé pour mai, le plus actif, valait 5,2650 dollars, contre 5,3625 dollars en fin de semaine dernière, un reflux de 1,82 %. Le boisseau de soja pour mai, lui aussi le plus vendu, coûtait 9,5150 dollars contre 9,8600 dollars vendredi dernier, un recul de 3,50 %.
