Troisième apport d’azote sur blé : le plus dur, c’est de savoir attendre

L’utilisation du N-Tester, associée à la méthode du bilan, permet de réduire significativement les risques de sous et de sur-fertilisation, se rapprochant ainsi de la dose optimale, mesurée a posteriori. (©Terre-net Média)
L’utilisation du N-Tester, associée à la méthode du bilan, permet de réduire significativement les risques de sous et de sur-fertilisation, se rapprochant ainsi de la dose optimale, mesurée a posteriori. (©Terre-net Média)

Le fractionnement en trois apports de la fertilisation azotée du blé limite le risque de carence en cours de végétation, à condition que les trois dates d’apport soient correctement réparties sur le cycle du blé. Pour bien piloter, une seule recommandation : attendre au minimum le stade « dernière feuille pointante » avant de procéder au diagnostic de nutrition azotée. 

Les essais ont montré que le meilleur stade pour le rendement et la protéine se situe en effet vers la sortie de la dernière feuille. Les apports réalisés à cette période seront principalement assimilés par les organes les plus proches des futurs épis : les deux derniers étages foliaires, le col de l’épi et le futur épi. Les grains, lors de leur remplissage, auront ainsi beaucoup plus de facilité à remobiliser l’azote absorbé et à le convertir en protéines.

Les plantes sont en croissance très active à cette période. L’engrais est absorbé et valorisé très rapidement ce qui garantit une plus grande efficience. Nos essais montrent qu’au stade fin montaison l’efficacité des engrais dépasse régulièrement 90 % de la dose apportée (efficacité de l’ordre de 80 % à épi 1 cm et seulement de 60 % au tallage).

Alors qu'un troisième apport d’azote trop précoce [au stade 2 nœuds], peut entraîner une consommation de « luxe », en alimentant des tiges qui, soit ne monteront pas à épis, soit feront très peu de grains. 

Attendre que l’azote soit bien assimilé pour interroger les plantes

La valorisation des engrais azotés dépend essentiellement de la quantité de pluie tombée après l’apport d’engrais. 15 mm suffisent pour mettre l’azote de l’engrais à disposition des racines. Attendre un délai de 5 jours après ce cumul de 15 mm afin de s’assurer que l’absorption d’azote par la plante soit optimale et permette un diagnostic précis de l’état de nutrition.

Si la quantité de pluie tombée depuis le dernier apport d’azote est inférieure à 15 mm, l’engrais apporté au sol n’est pas totalement assimilé. Il n’est donc pas pertinent d’aller « interroger » la culture avec un outil de pilotage pour connaître son état de nutrition azotée.

Entre un objectif de rendement calculé au mois de février sur la base des cinq dernières années, et le potentiel de vos blés fin montaison, il peut y avoir des écarts significatifs. Le pilotage du troisième apport d’azote constitue un levier important pour adapter la dose d’azote au potentiel de production et de qualité [teneur en protéines]. C’est une réelle voie de progrès, car, selon une enquête réalisée en 2014, seulement 25 % des parcelles de blé sont pilotées !

Non, il ne fait pas plus sec au moment du dernier apport d’azote

La crainte d’une mauvaise valorisation de l’azote apporté tardivement (fin avril à mi-mai) n’est pas statistiquement fondée : en effet, 7 années sur 10, il pleut suffisamment pour qu’un apport d’engrais soit valorisé (soit 15 mm dans les 15 jours suivent l’apport).

Concernant la stratégie d’apport [date/forme], un troisième apport en ammonitrate à dernière feuille comparé à un apport en solution azotée à 2 nœuds, permet de gagner en moyenne 2 à 3 q/ha et 0,3-0,5 % de protéines.

L’ammonitrate et les urées « adjuvantées » (Nexen, Utec 46…) sont à privilégier. L’urée classique sur les apports tardifs a une efficacité proche de l’ammonitrate. Attention toutefois à la qualité physique de l’engrais qui ne garantit pas toujours une bonne répartition de l’apport sur végétation haute. Si les formes solides ne sont pas envisageables, le dernier apport peut être réalisé en solution en prenant quelques précautions pour limiter les risques de brûlure :

  • apporter l’engrais avec des jets de type trifilet classique.
  • apporter avant un épisode pluvieux (ou une irrigation) ou sous une pluie significative : il faut que l’épisode pluvieux soit suffisamment abondant pour « rincer » les feuilles et transférer l’azote au sol.
  • ne pas apporter sur un végétal seulement humide (suite à une rosée ou une petite averse) : l’eau favorisera l’étalement des gouttes de solution sur les feuilles sans l’entraîner au sol, la surface brûlée peut être plus importante dans ce cas.
  • ne pas diluer, la dilution aura le même effet que la rosée.
  • ne pas apporter après la sortie de l’épi, les brûlures pouvant alors être plus préjudiciables en provoquant des pertes d’épillets et donc de grain.
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