Sur Euronext, comme en séance de nuit à la Bourse américaine de Chicago (en cotation électronique), la tendance est au repli depuis que le rapport du Cftc (Commodity Futures Trading Commisison) a mis en évidence lundi l'ampleur des achats passés fin juin. « Entre le 23 et le 30 juin, les fonds spéculatifs ont acheté 140.000 lots de maïs, c'est du jamais vu et 50.000 lots de Srw (le blé d'hiver) également record », souligne Damien Vercambre de la Société Inter-Courtage. A ces dates, rappelle-t-il, les conditions de cultures devenaient particulièrement défavorables, avec des pluies et des champs détrempés sur les plaines du sud des Etats-Unis (Corn Belt), provoquant des difficultés de levée pour le maïs et contrariant les semis de soja.
La publication du rapport Cftc est intervenue après la fermeture de la Bourse de Chicago lundi, et c'est ce que traduisent mardi matin les cours d'Euronext en berne. Pour Damien Vercambre c'est aussi ce mouvement d'achats massifs à la limite de la « panique » qui explique la brusque flambée des cours à la même époque fin juin.
Par ailleurs, lundi soir, l'état d'avancement des cultures américaines, le "crop progress", s'est avéré meilleur qu'attendu, alors que le marché prévoyait une révision en baisse des perspectives. « Cette tendance, même faible, a suffi à stabiliser » les craintes. Désormais, prédit-il, c'est vers la France que se concentre l'attention avec la fin des très fortes chaleurs mais l'absence persistante de pluies : six départements (Eure-et-Loir, Loiret, Indre, Dordogne, Lot et Tarn-et-Garonne) ont d'ores et déjà interdit l'irrigation du maïs. Pour la plante, c'est le pire moment, car elle atteint une période essentielle à son développement : « tout se joue dans les 15 jours qui viennent. Or si le thermomètre se calme, on ne voit toujours pas de pluie. Ca devient critique », note le courtier qui remarque que les dégâts sur le blé, sans doute réels, restent difficiles à estimer à ce stade.
A 12h30 (10h30 Gmt) sur Euronext, le cours du maïs cédait 1,50 euro à 190 euros la tonne sur l'échéance d'août et 1,75 sur celle de novembre, à 191,75 euros dans un marché gelé (à peine 300 lots). A la même heure, le blé perdait encore 1,50 euro (après 2 euros dans la matinée) à 202,75 euros la tonne sur l'échéance de septembre. Il cédait 1,25 euro à 204,25 euros sur celle de décembre. Un peu plus de 8.000 lots avaient été échangés.
