A fin octobre, 2,7 millions de tonnes (Mt) de blé tendre ont été chargées sur des cargos pour être expédiées vers les pays tiers (hors UE), selon l'établissement public. Ce chiffre grimpe à 3 millions si l'on comptabilise les bateaux jusqu'au 6 novembre. Le « léger retard » par rapport à l'an dernier est « rattrapé : nous sommes strictement au même niveau sur les 4 premiers mois » d'exportation du blé récolté cet été, a expliqué Olivia Le Lamer, chef de l'unité grandes cultures de FranceAgriMer, lors d'une conférence de presse. 1,7 Mt ont été expédiées vers l'Algérie, traditionnellement premier client de la France pour le blé.
Malgré cela, les prévisions d'exportations restent inchangées pour l'ensemble de la campagne 2015/2016, à 11,5 Mt pour les pays tiers. « Le climat d'affaires est toujours très morose partout dans le monde », en raison de récoltes exceptionnelles qui pèsent sur les prix, a souligne Olivia Le Lamer. En France, FranceAgriMer estime la production au niveau record de 41 Mt.
« Une conjonction de facteurs peut laisser entrevoir une amélioration dans les mois qui viennent », notamment la poursuite de la baisse de l'euro face au dollar et celle des prix par conséquent, a-t-elle espéré. La baisse de l'euro face au dollar a permis aux céréales françaises de regagner de la compétitivité sur le marché mondial, notamment face aux blés de la mer Noire.
Depuis le début de la campagne, la France a vendu 240.000 tonnes de blé à l'Egypte, premier importateur mondial, contre 780.000 tonnes à la même époque l'an dernier. « Ce qui continue de nous desservir, c'est le prix du fret », plus élevé pour les bateaux venant de France que de Roumanie par exemple, souligne Olivia Le Lamer.
Face à la baisse du prix des blés, les responsables de FranceAgriMer notent une tendance à la « rétention » de la part des agriculteurs français, qui rechignent à vendre aux tarifs actuels. « On ne peut pas dire qu'ils soient très volontaires pour vendre. Il y a peut-être des agriculteurs qui attendent un peu que (les prix) remontent », a reconnu Rémi Haquin, président du conseil spécialisé céréales de FranceAgriMer.