Au lieu des cinq journées habituelles, les marchés agricoles américains n'ont fonctionné que trois séances et demie, puisqu'ils ont fermé jeudi pour Thanksgiving et vendredi de façon anticipée. « Le principal élément de la semaine, c'est le fait que le dollar s'est hissé à de nouveaux sommets » et a donc pesé sur l'ensemble des cours des matières premières agricoles, a jugé Mike Zuzolo, de Global Commodity Analytics and Consulting. La force du billet vert, qui profite de la perspective d'un début de normalisation monétaire américaine en décembre, nuit aux exportateurs américains, dont les produits deviennent plus chers à l'étranger.
La semaine a, en conséquence, été morose pour le marché du blé, d'autant qu'il a aussi subi ces derniers jours le coup « de chiffres plutôt négatifs sur les exportations» américaines, selon les termes de Steve Georgy, d'Allendale, qui a en revanche fait état de « très bons chiffres pour le maïs ». Les cours du maïs ont cependant aussi fait face à des éléments défavorables, dont « la perspective d'une décision de l'agence de protection de l'environnement américaine (EPA) sur les biocarburants, qui sera annoncée d'ici lundi et pèse sur le marché de la céréale », a rapporté M. Zuzolo.
La demande reste très soutenue pour le soja américain
A l'inverse des deux céréales, le marché du soja a réussi à s'orienter systématiquement en hausse pendant l'essentiel de la semaine, d'abord parce que des régions productrices « ne reçoivent pas assez de précipitations dans le nord du Brésil », ce qui fait peser quelques craintes sur l'offre, d'après M. Zuzolo. De plus, « la demande reste très soutenue pour le soja américain, comme l'ont montré plusieurs annonces de ventes à l'étranger cette semaine », ce qui a poussé les investisseurs spéculatifs à acheter l'oléagineux au détriment du blé, a-t-il ajouté. Par ailleurs, le marché du soja a finalement accepté sans dommages immédiats l'élection du candidat libéral Mauricio Macri à la présidence argentine, bien que son programme laisse attendre une accélération des exportations du pays.
Désormais, « Thanksgiving marque le début de la saison des fêtes, pendant laquelle de nombreux investisseurs et acheteurs commerciaux réduisent leurs activités jusqu'au nouvel an », a prévenu M. Strickler. « On manque généralement de liquidités pendant cette période, ce qui peut provoquer de fortes fluctuations des cours sans raison manifeste », a-t-il prévenu. Le boisseau de maïs (environ 25 kg) pour livraison en mars, le contrat le plus actif, a terminé vendredi à 3,6725 dollars, contre 3,6975 dollars en fin de semaine précédente (- 0,68 %). Le boisseau de blé pour mars, également le plus actif, valait 4,7900 dollars contre 4,9000 dollars auparavant (- 2,24 %). Le boisseau de soja pour janvier, lui aussi le plus échangé, coûtait 8,7300 dollars contre 8,5750 dollars précédemment (+ 1,81 %).