« Dans certaines régions céréalières, 30 % à 50 % des marchandises restent dans les fermes », a indiqué Jean-François Loiseau lors d'une conférence de presse. « Les agriculteurs spéculent sur leur chiffre d'affaires en attendant que les prix montent », a-t-il expliqué.
Les cours mondiaux des céréales sont en effet plombés par plusieurs records successifs de récoltes, celle de cette année étant encore plus abondante que les précédentes avec 41 millions de tonnes en France. « Pendant ce temps-là, les acheteurs passent commande et vont sur d'autres origines », a poursuivi le président d'Axéréal.
Après un début de campagne 2015/16 peu animé, au point d'entraîner l'arrêt des livraisons aux silos portuaires durant plusieurs semaines, les exportations « sont en train de repartir », a-t-il observé.
Mais malgré l'affaiblissement de l'euro face au dollar et la baisse des prix du fret maritime, « quand on va vendre sur le bassin méditerranéen, on a encore des Russes ou des Roumains qui passent à 5 ou 8 euros de moins, même avec des prix français bas », a-t-il ajouté.
Axéréal, qui fait état dans son rapport annuel d'un « retard significatif » dans la commercialisation des récoltes de ses adhérents « à mi-octobre », n'a pas précisé si ce retard pourrait être rattrapé pendant la campagne en cours, qui s'achèvera en juin 2016.
La coopérative a collecté cette année 4,76 millions de tonnes (Mt) de grains auprès de ses adhérents en France, dont 2,2 Mt de blé tendre, 961.000 tonnes d'orges et 728.000 tonnes de maïs.
