Benoît Lamy a surpris les professionnels chinois avec la modulation intraparcellaire et les analyses de sol qu’il réalise sur son exploitation, du chinois pour son auditoire. Sans parler des marchés à terme. Alors quand il a dit qu’il gérait une exploitation de 800 ha avec 2,5 unités de main-d’œuvre, beaucoup ne l’ont pas cru.
Après la conférence, c’est au tour de l’agriculteur français d’être étonné par les Chinois : « La pulvérisation par drone, on n’en a pas chez nous ! »
Quelle ne fut pas sa surprise également devant les nombreuses copies de matériels européens. Des semoirs, des tracteurs, des pivots d’irrigation...
Benoît ne se laisse pas démonter et demande un devis. Dans un anglais parfait, la commerciale chinoise explique que ces pivots sont issus technologiquement d’un "ancien partenariat" avec un fabricant américain. Les usines de production sont chinoises. Elle ajoute qu’elle a déjà vendu cette année ces produits en Espagne et en Australie. Tout est là, même le pilotage et les réglages par smartphone. De plus, elle propose de dépêcher en France une équipe de montage pour la rampe.
À peine revenu en France, Benoît reçoit le devis. Le prix est plus faible que pour le même modèle commercialisé en France. Mais il faut gérer le transport depuis le port de Dalian en Chine, puis du port d’arrivée en France jusqu’à l’exploitation dans le Maine-et-Loire. Et loger l’équipe d’installation.
Même les solutions de financement sont disponibles sur le salon ! Benoît Lamy a contacté une banque pour se faire prêter la somme équivalente au montant du pivot d’irrigation. Mais là, surprise, le taux d’intérêt est de 0,9 % par mois. « Ce sont de véritable sangsues», s’est écrié Benoît. Demandant à la traductrice de ne pas traduire, nous sommes repartis avec un large sourire comme c’est la coutume en Chine ! L’histoire ne dit pas si l’agriculteur français a finalement fait affaire avec le constructeur chinois de matériels d’irrigation.