L’ergot du seigle est un champignon parasite des graminées. Ce pathogène se développe sur toutes les céréales à paille telles que le seigle, le blé et l’orge mais également sur les graminées adventices (ray-grass, vulpin, brome, dactyle…) ou fourragères (triticale, fétuque). Ces dernières sont des vecteurs et amplificateurs des contaminations d’ergot vers d’autres céréales en fleurs.
Adama a mené une étude concernant l’ergot des céréales en partenariat avec Arvalis-Institut du végétal sur 2014-2015 pour connaître la perception des céréaliers et le rôle du désherbage dans la lutte contre ce pathogène. En 2014, 37 % des agriculteurs interrogés avaient déjà observé de l’ergot sur leur exploitation les années précédentes. La présence d’ergot dans les parcelles ne constitue pas forcément un danger sanitaire. Les opérations de nettoyage effectuées par la filière avant commercialisation pour respecter les seuils réglementaires (1 g de sclérotes/kg de grain pour l’alimentation animale et 0,5 g/kg de grain pour l’alimentation humaine) sont généralement efficaces. Cependant, parmi les 149 céréaliers ayant observé de l’ergot dans leurs parcelles, un quart ont estimé qu'il avait engendré une perte économique, du fait d'un déclassement de la récolte (117 €/ha) ou d'une opération de tri du grain (69 €/ha).
Lien entre désherbage et contamination par l’ergot
Une lutte préventive au champ est possible. L’étude a souligné le lien entre désherbage et contamination par l’ergot. Les résultats de l’étude montrent qu’une parcelle propre, c'est-à-dire dont le désherbage est très satisfaisant, réduit de 60 % la teneur en ergot d’adventices par rapport à une parcelle sale. D’après Adama, « les contaminations des récoltes en sclérotes et en alcaloïdes peuvent être limitées par un traitement herbicide en programme avec l’application d’une urée substituée à l’automne, chlortoluron ou isoproturon, et un autre traitement en sortie d’hiver ». Des essais réalisés conjointement par Adama, Arvalis et l’Inra montrent en effet qu'un désherbage dès l’automne à base d’urées substituées semble la meilleure solution pour contrôler efficacement et régulièrement les contaminations d’ergot dans les récoltes même dans le cas d’adventices résistantes aux inhibiteurs de l’ALS.