« Produire pour le bon marché » : telle est la devise de l’UNPT, le syndicat des producteurs de pommes de terre, pour cette nouvelle année 2016. La production française 2015, en baisse de 13,9 % par rapport à la bonne année 2014, mais néanmoins conforme à la moyenne de production de ces cinq dernières années, devrait trouver de nouveaux débouchés en transformation.
« Le marché de l'industrie est en forte demande, explique Arnaud Delacour, président de l’UNPT. Il ne faut pas forcément produire plus ou moins, mais surtout produire pour le bon marché ». Le syndicat appelle ainsi les producteurs à bien choisir les variétés implantées en fonction des attentes des industriels. « Auparavant, nous disions qu’il ne fallait pas implanter des surfaces à un niveau inconsidéré. Aujourd’hui, ce qui compte, c’est de produire des pommes de terres qui trouveront un débouché rémunérateur. »
Parmi les débouchés porteurs en 2016 figure celui de la transformation. Les industriels cherchent à saturer les usines. La stratégie de saturation des unités de transformation est aussi valable pour la féculerie. L’UNPT estime ainsi entre 500 000 et 600 000 tonnes le volume supplémentaire que pourraient demander les usines françaises.
Saisir les opportunités à l’export
Hors de nos frontières, les industriels seraient aussi preneurs de pommes de terre françaises supplémentaires. « A l’horizon de quatre ou cinq ans, les industriels belges et hollandais pourraient avoir des besoins supplémentaires de l’ordre de 300 000 t », ajoute Alain Dequeker, secrétaire général de l’UNPT.
Les allongements de la campagne, jusqu'en mars, sont évidemment corrélés à cette demande accrue pour les prochaines années. Mais ces perspectives positives pour les planteurs français dépenderont de leur capacité à stocker plus et plus longtemps. Mais certains producteurs n’auront pas oublié la campagne 2014-2015 très mauvaise sur le marché du frais et des variétés à chair ferme.
Le marché du frais reste un marché économiquement tendu pour les producteurs. 80 % du marché intérieur est contractualisé, « avec globalement de bons prix pour les premiers contrats 2016 », explique pour sa part François-Xavier Broutin, responsable des études économiques et de la communication de l’UNPT. Et il y aura de moins en moins de place pour le marché libre dans l’industrie. »
Pour l’export de produits transformés, les producteurs peuvent profiter d’un euro faible. Mais la concurrence des Allemands reste très forte. Avec 160 416 ha de pommes de terre de conservation récoltées en 2015, l’Allemagne est de loin le premier producteur européen.