Le chiffre d'affaires a reculé de 5 % en 2015 par rapport à 2014, à 6,1 milliards d'euros, une baisse « purement liée au prix des matières premières, pétrole et matières premières agricoles », a expliqué lors d'une conférence de presse Jean-Philippe Puig, gérant du groupe non-coté.
Outre les huiles Lesieur et Puget, et les œufs Matine, Avril commercialise les biocarburants Diester, fabriqués à partir de colza. « Comme on vend du biodiesel, on est assujetti au marché du pétrole », l'écroulement du prix de l'or noir est donc « très dommageable à la rentabilité de nos activités sur Diester », a souligné Jean-Philippe Puig.
L'Ebitda, qui mesure la rentabilité opérationnelle, a reculé de 18 % à 203 millions d'euros. Cette rentabilité « un peu décevante » s'explique aussi par la faiblesse de la récolte de colza en France, qui a fait grimper son prix. « Il est compliqué de remplir nos outils (industriels) quand il n'y a pas assez de matières premières sur le sol français. On achète (le colza) donc ça nous coûte plus cher. On est pénalisé sur nos résultats de trituration », a rappelé Jean-Philippe Puig.
Le cœur de l'activité d'Avril est constituée de la trituration du colza, procédé industriel qui permet d'extraire l'huile de la graine d'une part, et un résidu végétal protéiné nommé tourteau, qui sert à nourrir le bétail.
Les ventes du groupe ont aussi pâti de la crise de l'élevage. « On voit très bien le nombre de têtes (de bétail) qui diminue », avec comme conséquence une baisse des ventes d'alimentation du bétail, a souligné Jean-Philippe Puig.
Avril emploie 7.200 personnes, dont 65 % en France. Le groupe possède 76 sites industriels dans 22 pays et réalise un tiers de son chiffre d'affaires à l'étranger.