[Mise à jour] Les coop et les négoces au secours de leurs adhérents

Après une moisson 2016 désastreuse, les coopératives volent au secours de leurs adhérents. (©Terre-net Média)
Après une moisson 2016 désastreuse, les coopératives volent au secours de leurs adhérents. (©Terre-net Média)

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Après une moisson désastreuse, les coopératives volent au secours de leurs adhérents.
Après une moisson 2016 désastreuse, les coopératives volent au secours de leurs adhérents. (©Terre-net Média)
lors que le bilan de la campagne céréalière 2016 atteindrait son plus bas niveau depuis 2003, les coopératives viennent en aide à leurs adhérents grâce à des mesures exceptionnelles. Elles alertent aussi les pouvoirs publics sur la nécessité de modèles pérennes sur le long terme.

Huit millions d'euros vont être versés aux agriculteurs « les plus engagés », dès le mois d'octobre, précise Jean-François Loiseau, le président du groupe Axeréal, qui enregistre une baisse de sa collecte d'environ 30 % sur l'ensemble de ses territoires, quelles que soient les productions. La coopérative pense aussi au soutien moral, avec la création de cellules d'écoute et de crise. Par ailleurs, elle propose une aide au financement des intrants 16/17 et adapte ses offres commerciales.

D'autres réadaptent leur stratégie : face au manque de volumes, Vivescia prévoit de fournir d'abord les industries du groupe et ses clients habi­tuels, quitte à être moins présente à l’export (Benelux, Italie). Des économies de fonctionnement sont planifiées, « notamment en réduisant la main-d’œuvre saison­niè­re, en allongeant la fermeture des silos de collecte en hiver ?», précise-t-on. Pour soutenir ses adhérents, Vivescia facilitera les reports d'échéance pour les approvisionnements de la campagne 16/17. Le prix des semences certifiées a été baissé de 10 % et la coop propose des remises commerciales sur les outils d'aide à la décision.

Noriap et Cap Seine mettent en place des dispositifs dédiés aux jeunes agriculteurs, avec des avances de trésorerie. Remises sur les aliments pour les éleveurs, allégement des pénalités liées au poids spécifique, primes anticipées, prolongation de la période de commande d'engrais au prix moyen... l'éventail des mesures d'accompagnement est multiple selon les coopératives. Objectif : « lisser les impacts conjoncturels d’aujourd’hui, et continuer à investir et innover pour demain », précise Patrick Aps, directeur général de Cap Seine.

Dans les Hauts-de-France, Unéal avait annoncé dès le mois de juin des mesures d'accompagnement de ses adhérents, notamment en suspendant et allégeant des réfactions du poids spécifique. La coopérative a validé trois mesures exceptionnelles supplémentaires : financer et optimiser les charges pour réussir la moisson 2017 (avance à court terme, prise en charge de l'administratif, distribution exceptionnelle...), aider particulièrement les jeunes agriculteurs (décalage des paiements de factures, décalage de trésorerie) et proposer un paiement anticipé avec escompte de 0,5 % par mois sur toutes les familles, pour faire jouer la solidarité entre les générations.

Au-delà des mesures d'urgence, soutenir les filières

Réuni le 15 septembre, le conseil d'administration d'InVivo a lui aussi pris des mesures  parmi lesquelles demander un aménagement conjoncturel de la LME concernant les achats d'intrants pour la campagne 2016-2017, demander une participation exceptionnelle aux fournisseurs via la création d'un compte conjoncturel, dont les montants collectés seront répartis auprès des coopératives, et créer une centrale d'achat et de massification des produits phytosanitaires post-brevet, afin d'accroître la possibilité de négocier à des prix compétitifs. S'ajoutent à ces trois mesures sur les produits d'approvisionnement, deux complémentaires concernant la commercialisation des grains : exceptionnellement, les coopératives engagées pourront partiellement annuler la livraison des quantités qu'elles avaient décidé de confier à InVivo Trading et un comité de réflexion stratégique sur la compétitivité de la filière blé française à l'export va être créé.

Dans une vidéo diffusée en ligne, Jean-Michel Soufflet, président du directoire du groupe Soufflet, explique en quoi consistera le soutien du groupe à ses agriculteurs.  Il s'agit tout d'abord de mesures d'accompagnement « en fonction de la situation individuelle de chaque exploitation ». Elles passeront par le versement, dès le mois d'octobre, d'acomptes complémentaires aux agriculteurs mais aussi par une augmentation des compléments de prix prévus sur les orges et colzas, notamment. Jean-Michel Soufflet, qui a rencontré Stéphane Le Foll, précise qu'il a également demandé à ce que des prêts à taux zéro et des reports d'échéances soient mis en place, ainsi qu'une dérogation à la Loi de modernisation des finances qui permettrait d'octroyer un délai aux agriculteurs pour leurs paiements supplémentaires. Au-delà des mesures d'urgence immédiates, les discussions avec le ministre ont également porté sur ce qui doit être mis en place pour accompagner les agriculteurs sur la prochaine campagne : un plan protéines, puisque les céréales françaises vont souffrir d'une moindre valorisation, un plan silo pour commercialiser plus tard la récolte et un plan logistique.

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