Cette audience, qui s'est tenue sous la Halle aux grains, avait été organisée en réponse au procès prévu dans l'après-midi au tribunal correctionnel après une plainte en diffamation déposée par le président de la la Chambre d'agriculture ariégeoise contre deux représentants de la Confédération paysanne locale. Cette audience du TGI a été reportée au 7 février.
« On a cru, au départ, que la nouvelle Pac allait réorienter ses aides vers des systèmes moins intensifs, revenir à des fondamentaux tels qu'assurer l'autosuffisance alimentaire de l'Union européenne, produire de la qualité et participer au développement des territoires ruraux. Mais (...) on a vu que les "petits" étaient éliminés des aides de la Pac, qui continuent à être concentrées sur ceux qui sont déjà les plus favorisés », a dénoncé la Confédération lors de ce procès auquel 200 militants ont assisté, selon la même source.
Pour Laurent Pinatel, porte-parole national du syndicat, « la course à l'optimisation des aides, à l'individualisation des pratiques contre les dynamiques collectives (...) » ont démontré que « le ministère de l'Agroalimentaire a pris le pas sur le ministère de l'Agriculture ». « Les paysans ne sont que des producteurs de matières premières à bas coût au service de l'industrie agroalimentaire », a-t-il déploré.
Pour les syndicalistes, la Pac « portait » pourtant au tournant des années 1950/1960 « de grandes ambitions, telles qu'assurer un niveau de vie décent aux paysans (...) tout en permettant de nourrir l'Europe... ». « Puis il y a eu les années de surproduction, et ce tournant en 1992 : on n'allait plus soutenir les prix, mais soutenir les surfaces », ont-ils fait valoir, constatant que « les espaces agricoles sont devenus des espaces de spéculation ». « La Pac ne répond pas aux enjeux d'emplois, puisqu'elle aide le capital plutôt que le travail. Elle n'assure pas un revenu décent, un quart des exploitations ont eu un résultat négatif l'an passé. Elle est incapable de répondre à la question des prix aux consommateurs, qui stagnent alors que les prix payés aux producteurs s'effondrent », a affirmé pour sa part l'enseignante-chercheuse et agroéconomiste, Aurélie Trouvé.