Edouard Lavoisier, Claas : « La moissonneuse-batteuse autonome existe déjà ! »

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Terre-net : Les tractoristes imaginent des concepts différents pour remplacer les engins actuels et gagner en efficacité. Édouard, à quoi faut-il s’attendre côté moissonneuse-batteuse chez Claas ?

Édouard Lavoisier : Contrairement aux tractoristes qui présentent des prototypes d'engin autonome, la moissonneuse du futur existe déjà. Grâce aux systèmes de guidage GPS, largement répandus sur les moissonneuses et dont la précision centimétrique suffit pour cette application, celles-ci savent déjà faire demi-tour automatiquement en bout de champ. Cependant, les rendre entièrement automatiques est un peu plus complexe qu'avec un tracteur. En effet, cette machine doit effectuer un travail irréprochable. Par exemple, dans la gamme Claas, le Cemos automatise la séparation et le nettoyage du grain et règle en permanence les organes de la machine de façon à obtenir le meilleur résultat tout en optimisant le débit de l’engin. Finalement, la technologie gère la vitesse d’avancement, les réglages, la conduite et le demi-tour. On peut considérer que la moissonneuse-batteuse autonome existe déjà !

Terre-net : Finalement, la présence de l’opérateur est toujours nécessaire, en cas d’urgence pour stopper l'engin par exemple ?

Édouard Lavoisier : Oui, effectivement. Et sa présence risque d’être justifiée pendant longtemps encore. La technologie ne maîtrise pas tous les facteurs extérieurs qui interférent. Du coup, l'opérateur joue plutôt un rôle primordial de surveillance. Il reste aussi des tâches à effectuer manuellement, comme la vidange de la trémie par exemple. Grâce à la télémétrie, les machines communiquent entre elles et informent leur chauffeur. Lorsque la trémie est pleine, l'information arrive directement au chauffeur du tracteur via le terminal de commande. Il n’a plus qu’à se placer sous la goulotte pour que la moissonneuse démarre la vidange, sans jamais s’arrêter. Résultat : les performances augmentent.

Terre-net : Cette technologie aura nécessairement un coût. Est-ce qu'un agriculteur pourra l'absorber ?

Édouard Lavoisier : C'est une bonne question, à laquelle nous devrons répondre. La technologie est prête, elle existe mais son coût sera probablement un frein. Dans l'entreprise, nous sommes conscients que les agriculteurs doivent minimiser leurs charges au maximum, en particulier celles de mécanisation. En France, on imagine que ce surcoût sera problématique, mais aucune certitude pour le moment.

Terre-net : Selon vous, les agriculteurs seront-ils prêts à laisser un robot récolter le fruit d'une année de travail à leur place ?

Édouard Lavoisier : Historiquement, la récolte a une saveur particulière. C’est la phase ultime de la saison, elle donne le « la » de la prochaine. Au-delà du côté robotique, la barrière psychologique à franchir semble très haute. Il faudra probablement du temps avant de la franchir. Sans oublier la législation, qui devra beaucoup évoluer...

 

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