A trois jours du Congrès de la FNSEA, qui doit se réunir mardi à Brest, le collectif, fort d'une trentaine d'associations, a publié une lettre adressée à Christiane Lambert, présidente du premier syndicat agricole français, et à ses adhérents.
« Nous comprenons vos difficultés », écrit le collectif dans ce courrier consulté par l'AFP : « la pression sur les prix et la complexité administrative (...), la diminution du nombre des agriculteurs et le malaise moral », mais « nous vous demandons d'arrêter votre course folle : la course aux volumes et à la baisse des coûts de production, la surproduction qui génère les crises, l'élimination des "moins bons", le dumping environnemental et social, la détresse des animaux ».
Les militants défendent « une politique des prix justes pour rémunérer les éleveurs ayant moins d'animaux, en plein air, biologiques et extensifs, adaptés au territoire, évitant les dégâts environnementaux et sociaux, assurant un bien-être animal supérieur ». Vantant le retour à l'élevage à l'herbe, le Collectif Plein Air appelle la FNSEA a « produire moins et mieux ».
Interrogée par l'AFP, Anne Vonesch, vice-présidente du collectif, dénonce « l'absurdité des aides agricoles » : tandis que les unes promeuvent l'agriculture biologique, d'autres subventionnent « le développement d'élevages conventionnels », et d'autres encore « indemnisent du lait qui n'est pas produit », épingle-t-elle.
Cécile Claveirole, de l'association France Nature Environnement, relève pour sa part « la position difficile à comprendre » de la FNSEA, qui défend l'agriculture intensive alors que « la grande majorité des agriculteurs a tout à perdre à défendre ce modèle industriel ».
Landunvez, où les associations ont tenu samedi leur conférence de presse, est symbolique de leur combat contre les fermes usines : l'été dernier, une exploitation porcine y a obtenu l'autorisation de passer de quelque 10.000 têtes à 13.750. « Cela signifiera 60 tonnes de lisier produites par jour », s'alarme Laurent Le Berre qui lutte localement contre cette « méga-porcherie ». L'autorisation préfectorale ayant été accordée alors que le projet avait fait l'objet de plusieurs avis défavorables des administrations concernées, plusieurs associations ont saisi le tribunal administratif de Rennes.