Ces éleveurs bovins, ovins et équins du Marais poitevin demandent le versement d'aides du pilier II de la Pac (politique agricole commune) qui profite entre autres aux exploitations de zones défavorisées et à celles qui se sont engagées dans une démarche de protection de l'environnement. C'est le cas des éleveurs du Marais poitevin, 2e zone humide de France après la Camargue. Selon eux, le blocage routier, en plein chassé/croisé des vacances, ne sera levé qu'en cas d'engagement « ferme et écrit » de la part de l'État sur un calendrier de paiement.
« Ces aides vont de 150 à 300 euros par hectare et peuvent représenter 30 % du chiffre d'affaires », a déclaré à l'AFP Blandine Thubin, membre du collectif des éleveurs en détresse, qui dénonce une « gestion inadmissible du dossier par les services techniques ».
« Depuis la réforme de la Pac, en 2015, les éleveurs (environ 800 dossiers) et 9 communes vendéens gérant des marais communaux en pâturage collectif n'ont perçu qu'une petite partie des aides liées aux mesures agro-environnementales et climatiques (MAEC) alors que l'argent est provisionné depuis deux ans », soulignent les éleveurs et les élus dans un communiqué. Ils critiquent aussi un « deux poids deux mesures » en faveur des aides du pilier I, qui profitent massivement aux céréaliers, et sont versées selon eux « en temps et en heure ».
Or les aides compensatoires du pilier II, qui permettent le maintien d'un pâturage extensif soucieux de la préservation de la biodiversité sont, selon eux, « le principal outil identifié pour la bonne gestion écologique des 30 000 hectares de prairies du Marais poitevin ».
Faute de mobilisation des pouvoirs publics, les éleveurs estiment que les prairies du Marais poitevin risquent « l'abandon ou l'exploitation intensive, synonyme de pollution et destruction de leur flore et leur faune ». Ils pointent également des « risques avérés de détresse humaine extrême » et des « cessations d'activité ». Les éleveurs vendéens s'inquiètent également d'un projet de plafonnement des aides à partir de 15 ha alors que « la faible productivité des prairies impose une taille d'exploitation autour de 20 ha, pour ceux qui n'ont pas ou peu de cultures associées ».