Après avoir été affectés début septembre par un rapport officiel anticipant une récolte abondante aux États-Unis, les cours du soja bénéficient depuis deux semaines d'un appétit croissant pour l'oléagineux américain à l'étranger. « On a quasiment tous les jours des annonces portant sur de nouvelles ventes et le rapport hebdomadaire officiel diffusé jeudi a fait état de commandes portant sur plus de 2 millions de tonnes », dont 1,4 million en provenance de Chine, souligne Bill Nelson de Doane Advisory Services. Parallèlement, les investisseurs craignent que le temps sec au Brésil, le premier exportateur mondial de soja devant les États-Unis, ne retarde les semis et n'y affecte la production.
L'agence américaine chargée de surveiller les océans et l'atmosphère (NOAA) a aussi fait grimper à 55/60 % la possibilité que se forme dans les prochains mois au-dessus du Pacifique le phénomène météorologique La Nina. « Cela se traduirait par des conditions plus sèches qui pourraient affecter les récoltes en Amérique du Sud », souligne Dewey Strickler de Ag Watch Market Advisors.
Pendant ce temps-là aux États-Unis, les moissons de soja et de maïs débutent doucement et les premiers retours sur les rendements sont très disparates. « Sachant que tout peut changer dans deux semaines, quand on aura une meilleure idée de ce que sera la production totale, le marché attend d'en savoir plus », estime M. Nelson pour justifier le peu d'évolution des prix du maïs. « Des pluies pourraient retarder l'avancée des moissons la semaine prochaine dans la partie ouest de la Corn Belt », la principale zone de production du maïs dans le centre des États-Unis, remarque M. Strickler. « Mais plus à l'est, les conditions sont favorables. »
Les exportations de blé ne cessent de diminuer depuis juin
Du côté du blé, les investisseurs « manquent de conviction » dans la mesure où les réserves sont à un niveau record au niveau mondial et que le blé produit aux États-Unis peine à attirer beaucoup d'acheteurs face à la concurrence accrue des autres pays, en particulier la Russie, estime M. Strickler. « Les exportations ne cessent de diminuer depuis juin et ont reculé de 31 % », indique-t-il. Les conditions météorologiques continuent quand même d'apporter un peu de mouvement sur le marché. Ainsi les prix avaient en partie bénéficié plus tôt dans la semaine du temps sec qui dominait dans certains états américains comme le Kansas, l'Oklahoma, le Texas, gros producteurs de blé aux États-Unis, souligne M. Nelson. Mais de nouvelles prévisions météorologiques anticipant des pluies abondantes la semaine prochaine dans l'ouest des États-Unis pesaient sur les cours vendredi.
Le boisseau de maïs (environ 2 kg) pour livraison en décembre, le contrat le plus actif, a terminé vendredi à 3,5350 dollars contre 3,5475 dollars en fin de semaine précédente (- 0,35 %). Le boisseau de blé pour décembre, là encore le contrat le plus échangé, a fini à 4,4950 dollars contre 4,4900 dollars vendredi dernier (+ 0,11 %). Le boisseau de soja pour novembre, contrat le plus actif, a clôturé à 9,8425 dollars contre 9,6875 dollars il y a une semaine (+ 1,60 %).