Au lendemain de la présentation du projet de loi de finances 2018 par Edouard Philippe, le ministre de l’agriculture a présenté celui de son ministère. Le budget agricole 2018 s’élèvera à 5,23 Mds€, en hausse d’un peu plus de 2 % (5,12 Mds€ en 2017).
« A périmètre constant, celui de 2018, le budget du ministère de l’agriculture augmente de 400 M€ », assure Stéphane Travert.
Grande première de ce budget : le ministère a décidé, comme l’ont fait tous les autres ministères devant gérer des risques particuliers, de provisionner 300 M€ pour améliorer la gestion des aléas économiques, climatiques et sanitaires ainsi que pour couvrir « les refus d'apurements » des aides de la Pac par l'Union européenne.
La « capacité à prévenir et réagir face aux risques sanitaires et agricoles » constitue la deuxième priorité de ce budget 2018, après « le soutien du ministère par la Pac ». « A travers cette provision pour aléas, nous prenons un engagement de sincérité budgétaire », justifie Stéphane Travert. Car auparavant, quand il fallait financer ces aides, « c'était pris sur le budget général de l'Etat ».
« Nous avons arbitré sur un financement à hauteur de 300 millions d'euros, j'espère que ce sera suffisant. Nous verrons par la suite s'il faudra renouveler » cette ligne les années suivantes, a-t-il ajouté.
Du renfort pour traiter les retards de paiement des aides Pac
Pour prévenir et réagir face aux risques sanitaires, le projet de loi de Finances 2018 alloue un budget en hausse de 12 % (hors dépenses de personnel) pour le domaine de la sécurité sanitaire à 554 millions.
Par ailleurs, la baisse des effectifs du ministère de 225 équivalents temps plein (hors enseignement et hors sécurité sanitaire qui restent à effectifs constants), « contribuera à l'effort de réduction des dépenses publiques », selon un communiqué du ministère.
Le ministre a cependant confirmé son intention de faire appel à 300 vacataires pour instruire les dossiers d'aides Pac et ainsi « tenir le calendrier » de versement aux agriculteurs des aides en retard.
Le budget 2018 comprend également 455 millions d'euros au titre des contreparties nationales du dispositif de co-financement des subsides du deuxième pilier de la Pac, avec des sommes « globalement stables », selon Stéphane Travert.
Le financement de l'indemnité compensatoire de handicaps naturels (ICHN) se voit attribuer 264 millions d'euros, les MAEC une enveloppe de 81,4 M€, contre 85 M€ en 2017 et la dotation Jeune agriculteur de 38,4 M€ (contre 40 M€ l’an passé). L’enveloppe pour le soutien aux investissements s’élèvera à 71 M€.