Soufflet table sur un redémarrage en 2017-18

Au cours de l'exercice 2016-17 achevé le 30 juin, le groupe familial basé à Nogent-sur-Seine (Aube), a réalisé un chiffre d'affaires de 4,45 milliards d'euros contre 4,74 milliards un an auparavant, a indiqué le président du directoire, Jean-Michel Soufflet, lors d'une rencontre avec quelques journalistes mardi soir à Paris.

Dans le même temps, son excédent brut d'exploitation (Ebitda) a reculé de 2,4 %, à 205 millions d'euros. Le groupe qui s'ouvre timidement à la communication en dévoilant, pour la deuxième fois de son histoire seulement, quelques chiffres de son activité économique, ne rend pas public son résultat net. « Mais il était positif malgré les restructurations » a assuré Jean-Michel Soufflet. « Avec des résultats plus qu'honorables malgré un contexte exceptionnel, notre groupe démontre sa pleine capacité de résilience », résume le dirigeant, qui cite la « pire » moisson en France en 2016 « depuis de nombreuses décennies ».

Pour l'exercice en cours, débuté le 1er juillet, Soufflet prévoit de réaliser un chiffre d'affaires de 4,7 milliards d'euros et un Ebitda de 234 millions d'euros, et vise « à terme » 300 millions d'euros, a précisé le président.

Se développer dans les pays de la mer Noire

Soufflet, qui réalise déjà 60 % de son chiffre d'affaires à l'étranger, souhaite notamment « accentuer son développement » en Russie, Ukraine et Roumanie, les grands pays à blé de la mer Noire. L'objectif est d'atteindre une collecte de 2,5 millions de tonnes de céréales dans cette zone d'ici 2020, contre 1,5 million cette année et 1,9 million de tonnes prévues au 30 juin 2018. En 2016, le groupe, premier malteur du monde, a notamment collecté 100.000 tonnes d'orge brassicole au Kazakhstan et 175.000 tonnes en Russie. Il s'est aussi implanté en Bulgarie.

En France, Soufflet achèvera cette année la réorganisation des boulangeries industrielles Neuhauser, rachetées en juillet 2014 dans l'est de la France : 15 des 19 sites ont été conservés, mais de nombreuses petites lignes de fabrication ont été fermées, notamment les plus anciennes. « Normalement la réorganisation doit être terminée en février 2018 » a précisé Olivier Clyti, directeur des opérations.

Séparer la vente et les conseils sur les phytos

S'exprimant sur les Etats généraux de l'alimentation en cours en France en ce moment, Jean-Michel Soufflet a souligné qu'il était favorable à « la séparation du conseil et de la vente » pour éviter les conflits d'intérêts dans la commercialisation des produits phytosanitaires aux agriculteurs. Cette mesure a été demandée par le président Emmanuel Macron lors de son discours de Rungis le 11 octobre. « Mais », a prévenu Jean-Michel Soufflet, « il faut veiller à ce que le procédé ne se traduise pas, comme en Angleterre, par un surcoût pour les agriculteurs ». Il souhaite aussi que le processus de séparation ne soit pas total, sinon les agriculteurs risquent de se retrouver en lien direct avec les vendeurs de pesticides et autres intrants sans l'intermédiaire des coopératives et négoces privés. « On risque de voir les grandes firmes phytosanitaires prendre en direct le pilotage des agriculteurs eux-mêmes, ce qui serait contre-productif », a fait valoir Jean-Michel Soufflet.

Il s'est déclaré surpris par ailleurs que les Etats généraux n'abordent pas le sujet des insecticides utilisés pour le stockage des céréales. « Nous voudrions que l'ensemble des organisations de stockage s'orientent vers un stockage sans insecticide » a-t-il dit. « Nous avons mené des expériences depuis deux ans pour les réduire, on peut y arriver, notamment en utilisant le froid, et l'azote ».

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