[Edito]
Communiquer plus et mieux

« Personne d’autre que vous n’est mieux placé pour parler de votre métier. » (©Anna Jurkovska/Fotolia)
« Personne d’autre que vous n’est mieux placé pour parler de votre métier. » (©Anna Jurkovska/Fotolia)

Un samedi de novembre, à l’entrée du Ferme Expo Tours, le salon agricole régional de Touraine, j’étais accueilli, comme tous les autres visiteurs, par une poignée de militants antispécistes de l’association 269 Life, tracts et grande banderole à la main, nous accusant de complicité de massacre envers les animaux d’élevage. Quelques heures auparavant, je lisais, effaré, un article défendant une suppression totale et immédiate du glyphosate en France, illustré par un épandage aérien… brésilien !

Arnaud Carpon, journaliste
Arnaud Carpon, journaliste
(©Terre-net Média)
À l’instar de quelques antispécistes radicaux, les moralisateurs, faiseurs de peur ou autres désinformateurs, aidés par des médias grand public trop souvent partiaux, font de ces sujets leur fonds de commerce : rallier le plus grand nombre de personnes à leur cause, à grand coup d’actions choc et par un usage massif des réseaux sociaux.

Bien-être animal, usage des produits phytosanitaires... : les sujets de "controverses" ne manquent pas. Vous êtes de plus en plus nombreux à exprimer votre désarroi face à la remise en cause croissante de votre travail, de vos efforts constants pour produire mieux, dans l’intérêt de tous.

Pour répondre à ce que vous ressentez aujourd’hui comme des attaques injustifiées, il faudra reprendre en main la maîtrise de votre image.

Et si l’explication et l’information sur ce que vous faites devenaient le prolongement naturel de votre acte de production ? Votre exploitation doit être triplement performante ? La communication agricole devra l’être aussi ! Authentique, simple et personnelle.

La réalité, rien que la réalité

Ceux qui accueillent du public, vendent en direct ou proposent un hébergement le font depuis longtemps. D’autres ont aussi décidé de passer à l’action. David Forge, Étienne Fourmont, Thierry Baillet, Gilles Van Kempen, pour ne citer qu’eux, publient régulièrement des vidéos sur Youtube pour expliquer leur métier. Pierre-Étienne Rault, quant à lui, a écrit un livre pour partager son « regard d’éleveur sur l’utopie végane ». Certains encore préfèrent ouvrir les portes de leur exploitation, le temps d’une journée ou d’un week-end. La fête des moissons, que des céréaliers du réseau #Agridemain ont organisée cet été, est toujours un succès. Quel que soit le moyen utilisé, chaque producteur raconte son histoire, explique ses difficultés, avec ses propres mots.

Non, personne d’autre que vous n’est mieux placé pour parler de votre métier.

À la Ferme Expo Tours, je répondais à "l’appel du 18 novembre", une invitation lancée sur Twitter par des agriculteurs et acteurs du monde agricole, tous accros à ce réseau social, dans le but de se retrouver pour la première fois, en vrai. Cette communauté virtuelle est devenue non seulement réelle, mais aussi pérenne grâce à la création d’une association -  #FranceAgriTwittos – dont l’un des objectifs est de communiquer de manière réaliste sur les activités agricoles.

Oui, cela prend du temps. Mais ces initiatives méritent d’être multipliées. Chacun peut y contribuer, selon son temps et ses moyens, seul ou à plusieurs. Car ni vos détracteurs, ni les "je sais tout", ni même vos instances représentatives ne doivent avoir le monopole de votre image. Non, personne d’autre que vous n’est mieux placé pour parler de votre métier.

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