Cet automne, on peut observer sur certaines feuilles âgées de colza de nombreuses taches concentriques. Cela ressemble à des macules de phoma (Leptospheria maculans) mais plus petites, plus nombreuses et sans points noirs (pycnides).
Les échantillons envoyés au laboratoire de Terres Inovia à Grignon ont permis de déterminer qu’il s’agit bien de taches de phoma, mais de l’espèce Leptosphaeria biglobosa qui ne provoque pas de nécroses aux collets.
Jusqu'au début des années 2000, le phoma, Leptosphaeria maculans, était divisé en deux groupes de souches, pathogène et non-pathogène sur colza, ou encore agressives et peu agressives. Sur la base d'analyses de séquences d'ADN et de comparaisons morphologiques, ces deux groupes sont aujourd'hui considérés comme deux espèces distinctes :
• le premier groupe responsable principal de la nécrose du collet correspond à Leptosphaeria maculans ;
• le second groupe responsable de nécroses de la tige moins préjudiciables au rendement correspond à Leptosphaeria biglobosa.
Un phoma peu nuisible
L. biglobosa est beaucoup moins nuisible que L. maculans car il ne produit pas de nécrose qui sectionne le pivot. L. biglobosa a des exigences thermiques un peu différentes. Cette année les conditions ont été plus favorables à la maturation des périthèces de l’espèce L. biglobosa que L. maculans. Avec l’arrivée de précipitations, ce serait une véritable « douche » qu’auraient subi les colzas d'où la multitude de petites taches, type hypersensibilité.
Les spécialistes estiment que L. biglobosa n'est pas très nuisible. Toutefois, son évolution est à surveiller à la reprise de végétation. La situation pourrait éventuellement conduire à des pieds secs en fin de cycle.