Faire des études pour pouvoir décider de son avenir et choisir un métier qui plaît : cette devise se transmet de père en fils dans la famille d'Émeric, au risque de s'éloigner de l'exploitation familiale, au sens propre comme figuré. Cela aurait pu être le cas pour le jeune homme parti dans une école de commerce, puis en stage aux États-Unis, dans une banque internationale à Londres et enfin à Paris dans une filiale d'Unigrains spécialisée dans le financement participatif pour l'agroalimentaire. Parler du devenir de la ferme avec son frère et son père, fatigué après la moisson 2015, provoque en lui un véritable déclic. L'envie d'être agriculteur, qui sommeillait en lui depuis longtemps sans doute, est réveillée.
« Cet échange est une étape incontournable de la relation père/fils dans le monde agricole, avec la bienveillance d'un père, en tant que papa et dans son rôle de transmission d'un savoir et d'un patrimoine qu'il espère voir prospérer encore de nombreuses années », estime Émeric avec beaucoup de respect pour celui qui est encore aujourd'hui sa « caution technique », « son joker en toute occasion ». Il faut dire que ce dernier a été un pionnier de la cogestion d'exploitations, du matériel jusqu'aux rendements en passant par le travail en commun. « Papa a montré la voie » et ses fils, tous deux installés maintenant, s'efforcent de la poursuivre...