« Une stratégie ambitieuse de la Commission qui ne s'en donne pas les moyens », déclare Jeunes Agriculteurs par rapport aux dispositifs exposés la semaine passée qu'elle préconise aux États-membres pour faire face au choc démographique et renouveler les générations agricoles dans l'UE. Le syndicat « salue » les mesures annoncées par le commissaire Christophe Hansen, mais alerte : « Cette ambition ne peut être atteinte avec la baisse drastique du prochain budget de la Pac, de 85 milliards d'euros, proposée par la Commission cet été, et en l’absence de règles contraignantes. »
Comment, dans ces conditions, doubler la part de l'enveloppe de chaque État-membre dédiée aux jeunes agriculteurs pour qu'elle passe de 3 à 6 % ?, s'interroge-t-il tout en se félicitant de cette proposition. De même comment multiplier par deux le pourcentage de jeunes installés en agriculture de moins de 40 ans d'ici 2040 pour atteindre 24 %. Il faudrait, selon lui, réserver 10 % de l'actuel budget agricole au renouvellement des générations dans le règlement de la Pac ou des plans de partenariat nationaux et régionaux (PNR).
« Il faudrait 10 % de l'actuel budget agricole »
« Nous restons dubitatifs » face à ces préconisations, « certes ambitieuses, mais non-contraignantes et sous-financées », appuie Pierrick Horel, président de JA. « Sans engagement budgétaire solide, ce plan risque de se limiter à un effet d’annonce. Les jeunes agriculteurs français et européens ont besoin de plus de garanties pour se projeter face aux défis démographiques, climatiques ou géopolitiques de l’agriculture de demain. C’est le sens de nos propositions pour la Pac 2028-2034, dont j’invite la Commission à prendre connaissance pour revoir sa copie. »
Pour le Copa-Cogeca, représentant les agriculteurs et les coopératives de l'Union européenne, il n'y a pas dans ces recommandations suffisamment de « solutions aux défis économiques auxquels l’agriculture européenne est confrontée, notamment la faiblesse des revenus du secteur. » Sans revenu en effet, les jeunes installés ne resteront pas dans l'agriculture qui aura, en outre, du mal à attirer des candidats.
« Piquer aux vieux pour donner aux jeunes »
Nombreuses réactions également chez les lecteurs de Terre-net, en particulier sur Facebook. « Ils n'ont toujours rien compris, déplore Maxens. L'agriculture, c'est le temps long, des investissements sur 10, 15, 20 ans voire plus. Alors des aides supplémentaires les premières années et après, tu coules... Quand ils comprendront qu'il faut des prix de vente à hauteur des charges et surtout des politiques de long terme, alors des jeunes s'installeront. »
« Lors de la dernière réforme, ils ont piqué aux céréaliers pour donner aux éleveurs, l'avant-dernière aux gros pour donner aux petits et maintenant aux anciens pour donner aux jeunes, le tout dans des budgets en baisse constante et avec à la fin de moins en moins de fermes, pendant que le Farm Bill renforce les aides pour les farmers américains ? », se demande-t-il.
Il faut soutenir tous les agriculteurs !
Autrement dit par Térence : « Il faudrait d'abord arrêter de dégoûter ceux qui sont déjà installés. » Et plus crûment par Guillaume : « Ils veulent faire crever les vieux ! » Jérémy est du même avis : « C'est bien beau d'installer des jeunes pour après se faire démonter, ce sont tous les agriculteurs qu'il faut soutenir ! » « Et une fois que tu n'es plus JA, c'est le tiroir-caisse, bienvenue dans la vraie vie d'agriculteur ! », enchaîne Mickael.
« De la rentabilité pour installer des jeunes »
Guillaume a peur que ce soit de « la poudre de perlimpinpin », Bolinder du « pipo ». « On va encore se laisser endormir... », redoute un autre Guillaume. Frédérique craint même « l'intox ». « L'UE s'est fixé comme objectif de réduire d'un tiers le nombre d'agriculteurs », estime-t-elle. « Arrêtez de nous prendre pour des c..., s'énerve Bruno. Ce qu'ils souhaitent : des Parigots en reconversion qui cultivent trois salades et deux carottes !!! »
Encore des promesses ou des paroles en l'air...
« Avec des prix des terres qui s’envolent, des céréales payées une misère couvrant à peine les charges, du matériel hors de prix, des structures impossibles à reprendre et j’en passe, il faudra que leurs engagements soient bien plus que des promesses et des paroles en l’air », lance Brian. « Il faut que tous les agriculteurs puissent vivre de leur travail », résume Florent. « Pour motiver les jeunes, il faut plus de rentabilité !, renchérit Tristan. Et ça ne sera pas grâce au Mercosur, une taxe sur les engrais ou encore plus de papiers. »
Daniel ne comprend pas non plus comment « Bruxelles peut décider cela et signer le traité avec le Mercosur ». Philippe s'insurge : « Quel foutage de g... ! Signer le Mercosur, baisser les aides de 20 % au moment où les États-Unis augmentent les leurs, initient un accord avec l'Inde... Ces technocrates sont complètement hors-sol. » Florian partage leur opinion : « S'ils ont envie de les soutenir qu’ils arrêtent de signer des accords de libre-échange avec des pays qui utilisent des produits interdits chez nous depuis 40 ans et de nous mettre des normes partout, sur tout, et qui ne servent à rien. »
 
           
           
                 
                 
                 
                       
                      