Les sujets qui fâchent

Voici les principaux points d'achoppement susceptibles d'émerger - voire d'exploser - dès les « Etats généraux de l'agriculture » convoqués vendredi par la Fnsea.

LA GUERRE DU LAIT

Les producteurs de lait dénoncent « la guerre totale » que se livre la grande distribution sur son dos et la dureté des négociations. Le ministre Stéphane Le Foll dit « ne pouvoir concevoir un prix pour 2014 qui soit sous la moyenne du prix de 2013 ». Mais pour Dominique Chargé, président de la Fédération des coopératives laitières (FNCL), « on n'est même pas sûr de conserver les acquis de 2013 » - soit, après une médiation gouvernementale, une hausse de 2 centimes par litre au producteur alors que l'Allemagne est déjà à + 6 centimes : « Si on continue, on va au clash. Les producteurs n'accepteront jamais d'être spoliés de leur valeur ajoutée », prévient-il. 

MAL-ETRE CHEZ LES ELEVEURS

Après la succession de scandales et de fraudes, les éleveurs bovins broient du noir face à une image floutée, la baisse de la consommation, des prix insuffisants et la Politique agricole commune (PAC) réformée qui entrera en vigueur le 1er janvier 2015. Censée rééquilibrer les aides en faveur de l'élevage, elle mécontente les céréaliers sans rassurer les éleveurs : en viande bovine, la révision des primes pénalisent leurs exploitations au-delà des 40 premières têtes. « Des prix, pas des primes », réclament-ils, affolés qui plus est par la perspective d'un accord de libre-échange avec les géants nord-américains, Canada et Etats-Unis, qui ferait déferler sur l'Europe des dizaines de milliers de tonnes de viande industrielle. 

CONTRAINTES ENVIRONNEMENTALES

Un vrai « ras-le-bol » face à l'empilement des mesures anti-nitrates -parfois contradictoires et inapplicables, jurent-ils - et de gestion de l'eau qui leur interdit de gratter les fossés même quand leurs champs sont inondés. La nouvelle PAC conditionne en outre au respect de l'environnement toute une série d'aides. Et la loi d'avenir agricole, en cours d'examen au Parlement, promeut les vertus de l'agro-écologie - plus d'écologie, moins d'intrants chimiques. Le monde agricole voit le vert en rouge. 

ECOTAXE 

Avant même les Bretons, le monde agricole avait été le premier à se mobiliser contre elle et les fameux portiques à l'appel de la FNSEA. Le ministre Stéphane Le Foll assure qu'il se bat pour l'exonération des circuits de production agricole localisés. La mission parlementaire « regarde avec beaucoup d'attention », jure-t-il à l'AFP. Mais les éleveurs, les producteurs laitiers, les maraîchers sont prêts à rallumer le feu. 

LE RETOUR DES OGM 

Ou plus exactement du débat sur les organismes génétiquement modifiés. Les producteurs de maïs bombent le torse et jurent être prêts à semer du MON810, seul maïs transgénique autorisé en culture au sein de l'UE, qu'ils peuvent aller chercher en Espagne (Monsanto renonçant à le fournir en France). Les autorités françaises n'en veulent pas mais cherchent encore le levier législatif ou juridique qui mettra la France à l'abri et réclament une révision des procédures en vigueur à Bruxelles. 

LA COMPETITIVITE

Et les « distorsions de concurrence » avec les voisins allemands ou espagnols sur le coût du travail : tous les secteurs qui requièrent une main-d'œuvre abondante, des abattoirs à la cueillette des fruits et légumes, s'estiment gravement pénalisés par le coût du travail. Et tous dénoncent la lourdeur de la réglementation et demandent la simplification administrative

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