Dacian Ciolos, commissaire européen, aux côtés de Roger Waite, porte-parole de la Commission européenne, le 27 juin 2013. (©Terre-net Média)La politique agricole commune qui sera appliquée à partir de 2015 n’est ni un prolongement des choix faits par le passé, ni le signe d’un désengagement des Etats de l’Union vis-à-vis de la seule politique mutualisée de l’Union européenne.
La Pac qui sera réformée d’ici moins de deux ans, dotée de mesures pour être applicable dans les 28 pays membres, prendra en compte leur diversité et l’évolution de l’environnement économique, social et environnemental de l’Union européenne constaté depuis 2003. Transposer les règles de fonctionnement qui prévalaient dans les années 1960 dans une Communauté européenne de six membres à notre époque scléroserait le fonctionnement de la Pac ! L'accord politique du 26 juin dernier ouvre le début dun changement de paradigme.
« Une Pac en phase avec la réalité»
« Certes il y a encore des aides directes découplées et couplées, mais les paiements directs sont différents des réformes passées », a affirmé Dacian Ciolos. La Pac de l’après 2014 ne ressemblera pas aux précédentes et surtout pas à la politqiue que de nombreux experts et hommes politiques imaginaient il y a encore deux ou trois ans. Ils parlaient alors d’une baisse de 30 % du budget agricole ou encore de la fin du premier pilier et d’une libéralisation accrue du fonctionnement des marchés. Or il n’en est rien, a affirmé le commissaire européen. Et pour les mêmes raisons que celles précédemment évoquées, personne n’est en mesure de prédire quelle sera la Pac après 2020.
Pour les sept prochaines années, la Pac restera la politique mutualisée de l’Union européenne (et la seule semble-t-il) car elle sera plus juste, plus économe et plus verte, défend Dacian Ciolos. Autrement dit, parce qu’elle répond aux attentes de la société et parce qu’elle est en phase avec la réalité financière et les contraintes budgétaires qu’elle impose en particulier.
Ce sont la fin des références historiques et la convergence des aides directes, mais aussi la dégressivité et le plafonnement de ces dernières qui contribuent à rendre la Pac de l’après 2014 plus juste. « L’époque où 80 % des aides étaient touchées par 20 % des agriculteurs est révolue », insiste Dacian Ciolos.
Les aides recouplées sont mieux ciblées. « Elles ne constituent plus une incitation à produire plus mais un soutien pour maintenir une activité de production rentable », ajoute le commissaire.
« La Pac plus légitime auprès des contribuables européens »
Enfin, en rendant le verdissement obligatoire et en consacrant 30 % du budget agricole au second pilier, la Pac devient plus légitime auprès des contribuables européens qui la financent et de la société en général car elle est plus écologique.
Mais la Pac de 2014, inscrite dans son époque, reste libérale. Sa réforme laisse jouer les marchés comme le souhaitait Mariann Fischer Boel, l’ancienne Commissaire à l’agriculture. Ceci dit, « on donne dorénavant les moyens aux agriculteurs de réagir pour qu’ils ne soient pas livrés à eux-mêmes en s’organisant », assure Dacian Cilos. La Pac après 2014 sera par conséquent plus efficace qu’auparavant car plus économe. L’autorité publique n’interviendrait qu’au dernier moment !
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