« Des prix, pas des primes » : un slogan plus que jamais d’actualité

Bernard Lannes, président de la Coordination rurale, en août 2017. (©Terre-net Média)
Bernard Lannes, président de la Coordination rurale, en août 2017. (©Terre-net Média)

Bernard Lannes, président de la Coordination rurale, en août 2017.
Bernard Lannes, président de la Coordination rurale, en août 2017. (©Terre-net Média)

Terre-net : Que retenez-vous de la communication de la Commission européenne sur la Pac après 2020 ?

Bernard Lannes : Il s’agit clairement d’une renationalisation de la Pac. Depuis cette annonce, nous en avons discuté avec Stéphane Travert. Puisque la France disposerait de plus de latitude, et dans le cadre des plans de filières imposés par Emmanuel Macron, la France doit réorganiser ses marchés et remettre des outils de régulation permettant aux producteurs de retrouver des prix rémunérateurs.

Sur le plan européen, ne nous voilons pas la face : le budget de la prochaine Pac va fondre ! Dans cette optique, d’autres pays européens construisent une vraie ambition pour leur agriculture. Nous devons le faire aussi en France. Des prix, pas des primes. Notre slogan n’a jamais fait autant sens depuis 1992 !

Terre-net : Les plans de filière doivent être rendus au ministre de l’agriculture dans quelques jours. Êtes-vous satisfait de cette méthode pour définir un cap stratégique agricole ?

Bernard Lannes : Nous sommes favorables à ces plans de filière à condition qu’il y ait tout le monde autour de la table. Nous sommes d’accord avec le développement de la contractualisation. Nous souhaitons signer des contrats en partant de nos coûts de production.

Dans toutes les filières, il faut redonner du pouvoir aux producteurs, y compris dans la coopération agricole. Aujourd’hui, il y a quinze grandes coopératives qui ont échappé à la gestion des agriculteurs et se comportent comme des outils qui n’appartiennent pas aux producteurs.

Terre-net : Pendant votre congrès, vous avez convié François Collart Dutilleul, directeur de recherche à l’Inra, pour évoquer « l’exception agricole » à l’OMC. Est-ce toujours une revendication forte de votre syndicat ?

Bernard Lannes : Bien évidemment ! Il y a quelques années, la France s’est battue pour sortir la culture du cadre de l’OMC. A la Coordination rurale, nous disons depuis longtemps qu’il faut faire la même chose pour l’agriculture. Dans le cadre d’accords bilatéraux, on ne peut pas continuer à vendre des airbus ou de la matière grise en contrepartie d’importations facilitées de produits agricoles et alimentaires. Cela détruit notre métier.

Quelques pays, la France en tête, doivent monter au créneau de cette dérive et faire casser, à Bruxelles, cette logique ultralibérale.

Terre-net : Le « feuilleton » du glyphosate n’est-il pas symptomatique d’un dysfonctionnement européen ?

Bernard Lannes : Oui, malheureusement. Nous ne sommes ni pour ni contre le glyphosate. Nous traitons en intercultures avec ce produit pour ne pas en utiliser d’autres qui peuvent être bien plus nocifs. Si Emmanuel Macron interdit le glyphosate d’ici trois ans en France, alors il doit interdire toutes les importations d’OGM résistants au glyphosate.

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