Vous vous êtes indignés, à juste titre, à quel point les questions agricoles avaient été absentes des débats de la primaire de la droite et du centre mais aussi du premier débat, jeudi 12 janvier 2017, de la primaire de la Gauche ? A regarder de près son programme, il ne faut pas compter sur François De Rugy pour aider les filières agricoles à sortir de la crise qu’elles traversent depuis plusieurs mois.
« Le cap que je porte, c'est naturellement celui de l'écologie, écrit le président du Parti écologiste et vice-président de l’Assemblée nationale en introduction de son projet. Dans ce programme composé de 66 mesures, pas un mot sur la crise agricole, ni sur la faiblesse des revenus des agriculteurs, ni sur la prochaine réforme de la Pac.
François de Rugy n’aborde pas en tant que tel les questions agricoles. Le candidat à la primaire de la Gauche se contente de surfer sur un sujet d’actualité, celui de la condition animale. Ainsi, parmi les 66 mesures de son projet, il veut « faire de la condition animale une des grandes causes du quinquennat », « parce que l’Humanité passe par le respect de la vie ». Et le candidat de proposer : « Un défenseur des droits des animaux, indépendant, chargé de la condition animale sera nommé : pour 5 ans, il élaborera des propositions de règles renforcées et aura pouvoir de demander des mesures de fermeture administrative immédiate d’abattoirs dans lesquels auraient été constatées des formes récurrentes de maltraitance. Il accélèrera la mise en conformité de la France avec les directives européennes, notamment en matière de respect des directives oiseaux. Il émettra des avis publics sur les politiques menées concernant les espèces protégées.
Marchés publics, groupements d’employeurs…
Sur le volet économique de son programme, quelques mesures concerneraient directement les agriculteurs.
En matière de cotisations sociales, François De Rugy souhaite basculer les cotisations famille sur la CSG. « Les cotisations des entreprises alimentant la branche famille de la sécurité sociale seront progressivement supprimées, sur les cinq prochaines années. La moitié des sommes ainsi récupérées par les entreprises bénéficiera aux salariés, via une augmentation de leur salaire net. L’autre partie contribuera à un allègement de la masse salariale des entreprises. Le financement de la branche famille de la sécurité sociale sera garanti par une augmentation de la CSG en excluant les chômeurs et les petites retraites », explique-t-il.
Concernant la distribution, le candidat veut mettre en place un « pacte de responsabilité économique, écologique et sociale dans la grande distribution ». Il s’agirait d’un « pacte concerté mais contraignant, fixant des objectifs à la grande distribution en matière de ventes alimentaires (seuil minimal de 25% produits bio), de proximité géographique des fournisseurs (pour favoriser les circuits courts) et de conditions de travail (pour limiter les contrats incomplets et les horaires de travail mités) ».
En matière d’emploi, chaque région qui en ferait la demande pourrait « expérimenter un développement facilité de groupements d’employeurs ». « Afin de faciliter le retour à l’emploi de personnes qui en sont durablement éloignées, jeunes et senior, les groupements bénéficieront d’une exonération de charges pour chaque recrutement. »