L'Association générale des producteurs de blé et autres céréales (AGPB) demande aux sénateurs de ne pas accepter une interdiction des néonicotinoïdes, comme cela a été voté à l'Assemblée nationale en mars dernier. Selon la section spécialisée de la FNSEA, il n'existe pas pour le moment de solutions alternatives efficaces à ces produits.
Elle s'appuie pour cela sur une enquête réalisée par BVA* auprès des producteurs français d’orge d’hiver durant la seconde quinzaine d’avril.
86 % des producteurs d'orge d'hiver ayant répondu à cette enquête utilisent des semences traitées au moyen de produits à base de néonicotinoïdes pour plusieurs raisons : pour éviter l’utilisation d’insecticides au sol et d’insecticides foliaires, pour sécuriser leur rendement et enfin pour une meilleure efficacité.
67 % des producteurs d'orge d'hiver estiment qu’il n’existe pas d'alternatives efficaces aux néonicotinoïdes, 19 % disent qu’ils n’en savent rien et 6 % pensent à l'utilisation d'autres produits phytosanitaires, des produits considérés par la moitié des producteurs comme présentant plus de risques pour l’environnement.
Toujours selon cette enquête, 59 % des producteurs français d'orge d'hiver réduiraient plus ou moins fortement leurs cultures d’orge d’hiver ou les arrêteraient (14 % les arrêteraient totalement) en cas d'interdiction des néonicotinoïdes.
Philippe Pinta, le président de l'AFPB, s'alarme : « Une interdiction des néonicotinoïdes provoquerait une importante réduction des surfaces d'orge d’hiver. Elle pourrait remettre en cause cette culture en France, 2e pays exportateur d'orge de brasserie au monde et 1er en malt. Ceci n'est pas concevable. »