« Nous avions beaucoup d'attentes et nous étions convaincus que vous pouviez comprendre » mais « la réforme de la Pac nous a déçus » a déclaré Laurent Pinatel, porte-parole du syndicat, 3e formation nationale dont fit partie un temps José Bové, réuni en congrès annuel à Saint-Jean-Pied-de-Port (Pyrénées-Atlantiques). Selon lui, la politique du ministre, placée sous le signe de « l'agro-écologie » censée concilier économie et écologie, a « multiplié les mesures d'exclusion » au lieu de « réorienter l'agriculture » vers un système moins productiviste que celui mis en place après-guerre.
La Confédération estime que les arbitrages faits par le ministre dans la distribution des aides de la Politique agricole commune encouragent l'agrandissement de la taille des exploitations agricoles. Par exemple pour la viande bovine, les éleveurs ne toucheront désormais les aides qu'a partir de 10 vaches dans leur troupeau.
« Mon idée de l'agriculture, ce n'est pas l'agriculture industrielle », s'est défendu Stéphane Le Foll, sous quelques sifflets de la salle dont il a dit « avoir l'habitude ». « Je n'ai pas manqué de courage quand il a fallu faire des choix », a-t-il ajouté, estimant avoir « défendu » l'agro-écologie avec une stratégie visant à permettre aux agriculteurs de « s'organiser collectivement (...) afin que tout ne repose pas sur les épaules du chef d'exploitation ». La « loi d'avenir » de l'agriculture votée à l'automne a ainsi créé les Groupements d'intérêt économique et environnemental (Giee) pour favoriser les regroupements d'agriculteurs.