A l’instar de la FNSEA, dont le président a évoqué, lors de ses vœux présentés début janvier, l’accompagnement vers la sortie des agriculteurs les plus en difficultés, les représentants d’Orama ne savent plus comment convaincre le ministre de l’agriculture d’assouplir les règles qui contraignent le travail et la rentabilité des fermes céréalières.
Les producteurs de grandes cultures du syndicalisme majoritaire se réuniront pour leur annuel Sommet du végétal les 27 et 28 janvier, avec toujours autant d’interrogations et d’attentes à l’égard de Stéphane Le Foll.
Selon le syndicat, 28 % des exploitations céréalières n’ont pas dégagé de revenu courant positif en 2014. Contrairement aux prévisions de revenus du ministère, la proportion serait passée à 40 % en 2015. Et dans un contexte où les prix des principales productions végétales sont en nette baisse, les producteurs attendent des réponses du ministre sur au moins deux points.
« L'insensé plan Ecophyto 2 »
D’abord, Orama ne digère toujours pas la deuxième mouture du plan Ecophyto. « Fixer l’objectif de réduire de 50 % l’utilisation de produits phytosanitaires est totalement insensé et innapplicable » explique philippe Pinta, le président d’Orama. Le syndicat prévient : « les producteurs ne se soumettront pas à un plan Ecophyto 2 qui leur enlèverait l’espoir de réussir ».
Les représentants d’Orama dénoncent tout autant les objectifs de résultats que les moyens mis en œuvre, à savoir l’expérimentation, à partir du 1er juillet prochain, des certificats d’économies de produits phytosanitaires (CEPP). Le dispositif des CEPP fait d’ailleurs l’objet d’un recours devant le Conseil d’Etat, qui doit rendre ses conclusions sur le fond au cours du premier semestre 2016. En attendant, le décret d’application de l’ordonnance détaillant le dispositif n’a, pour l’heure, pas été publié. « Il faut reprendre les choses à la base, en privilégiant la confiance plutôt que la suspicion. »
Par ailleurs, dans le cadre de l’application de la Pac pour 2016, les producteurs d’Orama refusent toute hausse du paiement redistributif en faveur des 52 premiers hectares. Fixé à 5 % du budget pour 2015, le ministre de l’agriculture pourrait porter ce paiement redistributif à 10 %. « Cette perspective, les producteurs d’Orama la rejettent avec énergie. »
Opposition à une revalorisation du paiement redistributif
Toujours concernant la Pac, les producteurs de protéagineux s’inquiètent des soutiens à la production de protéines et demande la fongibilité effective des enveloppes budgétaires. « Les différentes aides à la production de protéines végétales, financées par les 2 % du budget national de la Pac, sont censées être fongibles », expliquent-ils. Or, la plupart des soutiens auraient été orientés vers les éleveurs. « Les enveloppes budgétaires n’ont pas été utilisées totalement, loin de là. »
Outre l’attente de réponses de la part de Stéphane Le Foll en clôture du Sommet du végétal, les producteurs de céréales et oléoprotéagineux débattront de deux thématiques à Reims : la communication « pour être mieux entendu », et les conséquences de la nouvelle carte régionale sur les filières des grandes cultures.