A l'initiative du syndicat des Jeunes Agriculteurs (JA) français et de l'association de solidarité Afdi (Agriculteurs français et développement international), Bordeaux accueille le premier sommet international de jeunes paysans depuis dix ans. Et comme l'Organisation des Nations Unies (Onu) a décidé de faire de 2014 « l'année de l'agriculture familiale », les jeunes agriculteurs, concernés en premier chef, ont souhaité se faire entendre sur le sujet.
Rédigé par plus de 60 organisations nationales issues des cinq continents, leur manifeste réclame notamment la reconnaissance du métier d'agriculteur au sein de l'Organisation internationale du Travail (Oit) : « Alors que les agriculteurs familiaux représentent 40 % de la population active mondiale, on a besoin d'une reconnaissance, et d'une professionnalisation. Je ne vois pas pourquoi pour certaines professions on demande un diplôme et pas pour être agriculteur », a expliqué à l'Afp Thomas Diemer, président des Jeunes Agriculteurs de France. « Par ailleurs, nous voulons aussi défendre l'agriculture familiale, celle qui aide au développement des territoires ruraux, par rapport à l'agriculture de firme où l'objectif est la rentabilité et où l'agriculteur perd la maîtrise de son outil de production », a-t-il poursuivi.
Le manifeste fait d'ailleurs la part belle aux questions du foncier agricole et à la nécessité de politiques volontaristes pour aider les jeunes agriculteurs à s'installer. Ce sommet devait être clôturé par le ministre français de l'Agriculture, Stéphane Le Foll. Il était organisé en marge des "Terres de Jim", grand évènement en plein air organisé par les JA de jeudi à dimanche à Saint-Jean-d'Illac (Gironde).
Le 61e concours mondial de labour y sera notamment organisé vendredi et samedi. Et le Premier ministre français, Manuel Valls, y est attendu samedi matin, pour sa première confrontation avec le monde agricole depuis qu'il est à Matignon.