« Nous avons convenu de poursuivre le travail au niveau des experts et des ministres, mais il y a maintenant peu de temps et il faut des efforts extraordinaires pour atteindre un accord », a déclaré le ministre russe de l'Economie Alexeï Oulioukaïev, à l'issue de plusieurs heures de négociations à Bruxelles. « Le temps tourne très vite », a également constaté la commissaire européenne au Commerce, Cecilia Malmström, après ce round de discussions, dont l'objectif est de permettre l'entrée en vigueur au 1er janvier prochain d'un accord global de libre-échange entre l'Ukraine et l'UE sans qu'il n'y ait de mesures de rétorsion de la part de la Russie.
« Nos experts techniques vont, espérons-le, se réunir la semaine prochaine », a ajouté Cecilia Malmström. Alexeï Oulioukaïev a toutefois relevé qu'il « ne restait plus qu'un mois et que la situation continuait à être inquiétante ».
Moscou combat avec véhémence cet accord de libre-échange qui va soustraire encore davantage l'Ukraine à son influence, jugeant qu'il sera néfaste pour l'économie russe. Les Européens ont organisé depuis novembre 2013 une vingtaine de réunions avec la Russie et l'Ukraine dans l'espoir d'apaiser ces craintes. La Russie, qui appliquait jusqu'à présent un régime douanier préférentiel à l'Ukraine, menace d'introduire en représailles un embargo sur les importations alimentaires ukrainiennes, et cela dès le 1er janvier 2016, soit la date prévue de l'entrée en vigueur de l'accord UE-Ukraine. Son objectif, comme l'a encore expliqué à la mi-novembre le ministre russe de l'Economie Alexeï Oulioukaïev, est de « défendre son marché contre l'arrivée incontrôlée de marchandises de pays tiers, en premier lieu de l'Union européenne, via le territoire ukrainien ». Bruxelles conteste que l'accord commercial puisse avoir pour effet d'inonder l'économie russe de produits européens.