Prix des céréales et oléoprotéagineux
Une tendance 2021 « légèrement haussière », selon les spécialistes des marchés

Michel Portier, président fondateur d'Agritel, lors de la cinquième édition du Paris Grain Day jeudi 28 janvier 2021. (©Terre-net Média)
Michel Portier, président fondateur d'Agritel, lors de la cinquième édition du Paris Grain Day jeudi 28 janvier 2021. (©Terre-net Média)

 

Alors que la volatilité des marchés est exacerbée depuis plusieurs semaines, ce sont des perspectives « légèrement haussières » qui se sont exprimées lors de la cinquième édition du Paris Grain Day, le rendez-vous d’échanges sur les marchés des matières premières agricoles, organisé les 27 et 28 janvier par Agritel. Dans un contexte de hausse record des prix depuis six mois, les 284 spécialistes participants estiment que la tendance pour 2021 reste légèrement haussière, en tout cas un peu plus haussière que l’an passé.

« Le Paris Grain Day Consensus affiche une tendance légèrement haussière pour l’année civile 2021 avec une note de 3,63 sur 5 (5 étant très haussier) » explique Michel Portier, directeur du Paris Grain Day et d’Agritel. Il est supérieur à l’indicateur de 2020 qui s’élevait à 3,08. Issu du vote de l’ensemble des acteurs internationaux de la filière des grains, il reflète leur sentiment sur le marché actuel des matières premières agricoles. »

Sans surprise, les participants sont longuement revenus sur le contexte sanitaire mondial et ses conséquences. « Avec l’épidémie Covid-19, les perspectives macro-économiques sont assez pessimistes : la sortie de crise s’annonce douloureuse et longue, particulièrement sur le marché du pétrole », résume Agritel. Plombée par le ralentissement du secteur des transports, la demande, devrait rester faible jusqu’en 2023. Les décisions des pays de l’Opep seront la clef d’équilibre de ce marché, avec un risque potentiel d’amplification des tensions géopolitiques au Moyen-Orient.

Trois tendances à suivre : la demande chinoise, l'état des stocks et un interventionnisme croissant

Selon les experts, trois tendances semblent prédominer pour expliquer des perspectives haussières sur les prix des céréales et oléoprotéagineux. La demande chinoise d’abord. « Portée par sa croissance et une demande domestique insatiable, la Chine entraine toutes les matières premières - hors pétrole - à la hausse dans des proportions jamais atteintes depuis 8 ans, explique Agritel. Cela concerne les céréales et les oléagineux qui, en l’espace de quelques mois, sont passés d’un contexte d’offre lourde à un marché très tendu par l’explosion de la demande. »

Selon les experts, l’empire du Milieu devrait continuer d’importer massivement pendant encore plusieurs années afin de garantir sa sécurité alimentaire. Avec la reconstruction de son cheptel porcin après la crise de la peste porcine africaine, le pays le plus peuplé du monde aura encore plus besoin de grains pour l’alimentation animale.

Ce premier facteur va engendrer le second : la diminution des stocks dans de nombreux pays. « Cette tendance inquiétante va dangereusement et durablement réduire les stocks d’oléagineux et maïs aux États-Unis et dans de nombreux pays.

Par ailleurs, c’est dans ce contexte que certains pays exportateurs accentuent leur interventionnisme d’État pour privilégier leur propre sécurité alimentaire face à l’export. C’est le cas de l’Argentine ou de la Russie, qui a mis en place, à compter du 15 février prochain, des taxes à l’export de céréales.

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