En hausse depuis plusieurs mois, les prix du sucre sont actuellement très élevés. À l’échelle mondiale, les contrats à terme sur le sucre brut se négociaient autour de 21 centimes de dollar la livre le 24 mars, indique le site Tradingeconomics.com : des niveaux qui n’avaient pas été observés depuis six ans.
?? Dans la spirale baissière des matières premières agricoles, un marché dénote : le sucre européen qui grimpe de 16 % depuis le début d’année. @agritel_argus #sugar #oatt pic.twitter.com/rkzxD0ljWo
— Arthur Portier (@PortierArthur) March 23, 2023
À l’échelle européenne, le prix moyen du sucre blanc a commencé 2022 à 421 €/t en septembre pour grimper tout au long de l’année, dépassant 650 €/t en décembre puis culminant à 773 €/t en janvier 2023, indique la Commission européenne.
Quant à février, ce fut aussi « un joli mois pour le marché du sucre », écrit la CGB sur son site. Les prix se sont maintenus, dans un contexte, notamment, de production réduite en Inde.
Le Maharashtra, principal État producteur du pays, pourrait produire près de 16 % de sucre de moins que précédemment estimé en raison de la disponibilité limitée de la canne à sucre, qui pousse les usines à s’arrêter plus tôt dans la saison. Les exports devraient donc être très réduits.
Les annonces brésiliennes permettent aussi au sucre de consolider ses gains, précise la CGB. Le plus grand exportateur mondial avait souffert du mauvais temps pendant la saison des plantations. Puis début mars, le gouvernement de Lula a indiqué rétablir l’incitation fiscale en faveur du bioéthanol, ce qui encouragerait la transformation de la canne en éthanol plutôt qu’en sucre.
L'Organisation internationale du sucre a par ailleurs récemment réduit son estimation de l’excédent mondial de sucre pour 2022/23, à 4,15 Mt contre 6,19 Mt précédemment.
L’offre est aussi en berne en France : la production 2022 est en chute de 8,1 % par rapport à 2021, à 31,6 Mt, et de 14,5 % par rapport à la moyenne quinquennale. Et sur la base des achats de semences, les agriculteurs en implanteraient 6 à 7 % de moins qu’en 2022, expliquait il y a peu le directeur général de la CGB à l’agence Reuters. La superficie de betteraves sucrières françaises descendrait alors à son plus bas niveau depuis 2009.
Cette baisse française serait « tout juste compensée par la Pologne et la Belgique », note la CGB, annonçant des surfaces stables à l’échelle européenne. Ce qui devrait permettre au marché communautaire de « garder le cap », et rester sur des niveaux de prix élevés.